Alexandre
Simon

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Alexandre Simon (Doc.
Famille Simon)
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Alexandre
Simon est né à Trazegnies le 24 février 1846. Cet imminent
architecte réalisa de nombreux édifices publics et religieux
notamment dans l’entité de Courcelles. Il était le fils de Pierre
Simon, secrétaire communal de Trazegnies de 1825 à 1874 et de
Jeanne Delval.
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Pierre Simon (Doc. Famille
SIMON)
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Jeanne Delval (Doc.
Famille SIMON)
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Après
ses études d’ingénieur architecte à l’Université de Gand, il
installe son bureau d’étude à la rue du Château, n° 20 à
Trazegnies et épouse Mademoiselle Célinie Jouniaux, nièce
d’Anatole Jouniaux, directeur du Charbonnage de Courcelles-Nord.
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Célinie
Jouniaux (Doc. Famille SIMON)
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1860
- 1869
Nous
trouvons la première trace de ses travaux en 1864. Alexandre Simon
dresse les plans de la nouvelle église Saint-Martin de
Biesme-sous-Thuin. Cette construction de style néo-roman est
réalisée en briques et pierres de taille. Elle comporte trois nefs
de quatre travées, une tour , un chevet à trois pans et deux
sacristies. Les toitures sont réalisées en ardoises.
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Église
de Biesmes-sous-Thuin (Photos de l'auteur)
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En
1866, il réalise un projet de restauration du côté latéral droit
de la nef de l’église paroissiale de Trazegnies. Les plans portent
la date du 20 décembre.
1870
- 1879
En
1870, il réalise des plans destinés à la restauration de l’église
de la Sainte-Vierge à Fourbechies. Ces plans portent la date du 18
janvier. Alexandre Simon préconise l’érection d’une tour.
L’architecte provincial qui s’est rendu sur place n’y trouve
rien à redire car l’église de Fourbechies ne présente aucun
caractère remarquable. Il trouve seulement que la porte et les
ouvertures prévues par A. Simon ne sont guère en harmonie comme
dimensions et que la tourelle avec escalier pourrait être
mieux dessinée. Le 21 juin 1871, la Commission royale des
Monuments approuve le projet mais signale que la porte devrait être
plus haute et que la charpente de la flèche soit reliée à la
maçonnerie de la tour.
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Église
de Fourbechies (Photo de l'auteur)
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Cette
année 1870, il dessine les plans pour l’agrandissement de l’église
paroissiale de Godarville dédiée à... Saint-Godard. Membre
du parti libéral, Alexandre Simon siège pour la première fois en
1872 au Conseil communal de Trazegnies.
En
1874, une partie des habitants de Courcelles demande la construction
d’une église entre les hameaux de Nolichamps et de Forrière. La
Commission royale des Monuments partage l’avis de Monsieur
l’architecte provincial Vincent de la nécessité de cette seconde
église. Dans un premier temps, il est fait appel à Monsieur le curé
Duray, curé-architecte à Ellignies, qui remet un projet dans le
courant du premier semestre 1876. Vu l’amateurisme certain de
l’auteur de projet , la Commission royale des Monuments préconise
de s’adresser à un architecte professionnel. L’administration
communale de Courcelles fit donc appel à Alexandre Simon.
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Église
Saint-Luc de Courcelles-Forrière (Collection de l'auteur)
Église
Saint-Luc de Courcelles-Forrière - Détails (Photos de l'auteur)
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En
février 1877, les plans de la future église de Courcelles-Forrière
que reçoit la Commission royale des Monuments, après quelques
légères modifications (renforcement des piliers de transept,
dégagement des demi-colonnes contre les murs, les arcs....de la nef
doivent surplomber sur le diamètre du fut des colonnes, donner une
petite base aux colonnes pour créer un meilleur effet, donner plus
de courbes aux voûtes, réétudier la flèche de la façade
principale avec suppression du pignon en dessous de la flèche et
donner directement une base à celle-ci), présente un édifice de
type néo-gothique affublé d’une tour octogonale de forme
irrégulière (forme imposée par la Commission royale) et doté
d’une nef comprenant cinq travées flanquées de collatéraux. Le
montant estimatif des travaux est de 69 967 francs et onze centimes.
Le projet est approuvé par la Commission royale en séance du 28
courant.
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Église
Saint-Luc de Courcelles-Forrière - Détails (Photo de l'auteur)
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Le
29 décembre 1876, le conseil communal de Rance, réunit sous la
présidence du Bourgmestre Alphonse Petit, débat d’un projet de
restauration de la maison communale demandé à Alexandre Simon
quelques temps auparavant. Le coût des travaux de restauration étant
jugé trop élevé, le Conseil communal décide de renvoyer les
plans, devis et cahier des charges à notre architecte afin qu’il
revoie sa copie à la baisse.
En
1876, l’Administration communale de Rouveroy procède à la
construction de la première école communale de la commune d’après
les plans d’A. Simon.
Le
27 janvier 1878, Alexandre Simon présente au Conseil communal de
Trazegnies les plans, devis et cahier des charges des futures écoles
de la Couturelle. Le cahier des charges prévoit la fabrication des
briques sur le terrain acquis pour la construction des futures
écoles. Les conseillers communaux décident d’ajourner
l’approbation des projets des écoles de la Couturelle et charge le
collège échevinal de faire pratiquer les fouilles nécessaires pour
s’assurer de la qualité des terres à briques.
Le
Conseil communal de Rance réunit en date du 28 janvier 1878 décide,
suite aux modifications apportées par A. Simon à son projet de
réhabilitation, que la maison communale de Rance sera restaurée
suivant les plans, devis et cahiers des charges dressés par notre
architecte. Le montant estimatif des travaux s’élève à 8 942
francs et 84 centimes.
Le
Conseil communal de Trazegnies du 6 février 1878 approuve les
projets établis par l’architecte Simon pour les écoles à
construire au centre de la commune ( 2 nouvelles classes primaire et
gardienne) avec travaux de grosses réparations aux anciennes classes
(écoles des garçons et des filles) ainsi que pour les locaux à
établir à la Couturelle. Le montant des travaux est estimé à 15
124 francs.
Alexandre avait prévu des salles de classe à l’étage
mais, les conseillers présents refusent ce projet car cela n’avait
ni été proposé ni voté par le Conseil. Le même mois, A. Simon
dresse les plans et profils d’une modification proposée au tracé
du chemin n°5 dit du Bultiau.
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École
des Filles du Centre à Trazegnies (Ed. Veuve Henri Vilain) (Collection de l'auteur)
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Le
11 mars 1878, la première pierre de l’Église Saint-Luc à
Courcelles-Forrière est posée. Dans son livre “Courcelles en
cartes postales”, Jean-Lucq-Timsonnet écrit que son
architecture est visiblement inspirée par des croquis d’anciens
briquetiers et que l’église fut vraisemblablement ouverte au
culte dans le courant du dernier trimestre 1879. Le 19 avril 1878, le
Gouverneur du Hainaut soumet à la Commission royale des Monuments un
projet de restauration de l’église paroissiale Saint-Lambert à
Courcelles établi par notre architecte. En effet, une lézarde est
apparue dans la tour. La Commission donne son feu vert au projet en
date du 24 avril. Suite aux élections communales d’octobre 1878,
Alexandre Simon est à nouveau élu au Conseil communal de Trazegnies
avec 120 voix de préférence.
En
séance du 13 février 1879, le Conseil communal de Trazegnies vote
l’achat d’une parcelle de terrain appartenant à Monsieur Clément
Philippe et ses enfants pour la construction d’une 4ème classe
destinée à l’École des filles du Centre pour la somme de 3 750
francs. Mais, le Conseil communal du 16 octobre ajourne l’approbation
de cette construction car superflue pour l’instant.
En
juin 1879, la tour de l’église Saint-Lambert de Courcelles s’est
encore détériorée, les travaux de réparation prévus en 1878
n’ayant pu être entamés avant l’hiver, il est nécessaire de
présenter un nouveau projet de restauration. Pour cela, A. Simon
effectue le plan d’un relevé de la tour de l’église
Saint-Lambert. En effet, la tour se lézarde à plusieurs endroits et
la maçonnerie est soufflée sur une hauteur de 16 mètres à
partir du sommet à cause de l’action conjuguée des infiltrations
d’eau et du gel. Alexandre Simon fait remarquer que les chaînes
d’angle ont été brisées sous les effets du gel intervenu durant
l’hiver 1878-1879. Afin de réduire la charge verticale, il
préconise de réduire la hauteur de la tour de 5 mètres. Il propose
également de remplacer le dôme surplombant la tour par une flèche
ordinaire. Le coût des travaux est estimé à la somme de 19 942
francs et quatre-vint-sept centimes. Le 29 juin, la Commission royale
des Monuments approuve le projet.
Cette
année-là, l’Administration communale de Souvret demande à
Alexandre Simon de présenter au conseil communal et à la fabrique
d’église, une version modifiée des plans établis précédemment
par l’architecte Tirou pour l’édification d’un nouveau lieu du
culte à Souvret. Ce projet sera terminé à la date du 02 octobre
1879. par le Gouverneur du Hainaut en mai Gouverneur du Hainaut. Le
23 septembre 1879, le Conseil communal de Trazegnies approuve les
plans, devis et cahier des charges dressés par Alexandre Simon pour
l’ameublement d’une 4ème salle d’école à l’usage des
garçons. En octobre, A. Simon réalise un plan d’implantation des
constructions à ériger sur la place communale de Souvret.
Aujourd’hui, cela s’appelle Aménagement du centre urbain.
École
communale Place J. Lagneau (Photos de l'auteur)
1880
- 1889
Le
24 mars 1880, le Conseil communal de Rouveroy décide la construction
à frais commun avec la commune de Croix-lez-Rouveroy d’une école
primaire des filles et d’une école gardienne. Le budget alloué au
projet de construction est de 18 000 francs. C’est un entrepreneur
de la commune, Eugène Tirou qui est chargé des travaux.
Cette fois encore, la commune de Rouveroy fait appel à A. Simon pour
dresser les plans de l’ouvrage.
Le
5 juin 1880, la Commission royale des Monuments étudie un projet de
renouvellement de deux portes latérales et de l’installation de
nouveaux vitraux peints dans deux fenêtres de l’église
Saint-Lambert à Courcelles soumis par notre architecte et donne un
avis favorable. Les vitraux ont été réalisés par le peintre Van
der Poorten en tenant compte des observations de la Commission.
Le
Conseil communal de Trazegnies du 23 juillet 1880 constate l’urgence
de construire une école gardienne et décide de procéder à
l’acquisition d’un terrain. Cependant, Alexandre Simon a dressé
un projet initialement prévu pour la construction d’une 4ème
classe pour l’école des filles du Centre et qui présente
l’avantage d’un terrain déjà acheté à la rue de
Pont-à-Celles. En conséquence, l’assemblée approuve ce projet
pour la construction de la future école gardienne. Le coût des
travaux est estimé à 9 432 francs 58 centimes.
Au
début de 1881, la Commission royale des Sites approuve le projet de
construction d’une justice de paix avec locaux pour
l’administration communale de Merbes-le-Château de notre
architecte trazegnien. C’est en janvier 1881 qu’il met la
dernière main aux plans devant servir de support à la réalisation
de grosses réparations à l’église Saint-Louis de Gonzague de
Monceau-sur-Sambre.
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Hôtel de Ville et Justice de Paix de Merbes-le-Château (Photos
de l'auteur)
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Le
10 avril 1881, après bien des tergiversations, la Fabrique d’église
de Souvret donne son accord au projet d’église d’Alexandre Simon
et en mai 1881, le Gouverneur du Hainaut approuve le projet et le
soumet à la Commission royale des Monuments. Le 23 juin 1881, la
Commission répond que le projet d’Alexandre Simon est sujet à de
nombreuses observations et s’étonne que le projet d’église
dressé par l’architecte Tirou ait été abandonné et demande que
ce projet lui soit envoyé ainsi que le plan cadastral. En date du 27
juillet, le Conseil communal de Souvret par l’entremise du Ministre
de la Justice répond que si la Commission est compétente pour
donner un avis sur les plans, elle n’a pas à s’immiscer dans le
choix de l’architecte, choix qui est du ressort du Conseil
communal. Mais malgré tout, l’Administration communale signale que
si elle s’est passée des services de Monsieur Tirou, c’est parce
qu’elle a reconnu en lui une mauvaise foi préméditée et qu’en
outre, on lui a payé son projet.
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Église
de Souvret (Photo Ed. Cirylle Grégoire)
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Le
29 juillet, Alexandre Simon demande à être reçu par la Commission
pour entendre ses observations quant à son projet d’église. Ce
sera chose faite en séance du 6 août. A cette occasion, la
Commission lui fait part de ses remarques que nous connaissons grâce
à une lettre datée du 18 septembre 1881 adressée au Ministre de la
Justice. Cette lettre dit en substance : M. Simon y a été invité
à modifier son projet, et notamment, l’ornementation de la tour,
il devait également renoncer aux piliers moulurés sans
chapiteaux, système qui avait l’inconvénient grave de ne pas
permettre une liaison parfaite entre les voûtes en plâtrage &
la maçonnerie ... des colonnes ; en outre les arrêtes moulurées de
ces colonnes étaient indiquées comme plâtrées : elles devaient
dès lors souffrir des moindres chocs. Nous avions conseillé à M.
Simon de construire des colonnes rondes avec des chapiteaux dont ...
recevraient la retombée des arêtes de la voûte. Mais compte
tenu du courrier daté du 21 août?, l’Administration
communale de Souvret adresse à A. Simon lui signalant que le Conseil
communal, consulté sur les modifications que vous y avez
apportées, a émis l’avis de “maintenir le style primitivement
adopté” (souligné dans le texte) en vous laissant le soin
de Satisfaire pour les détails, aux observations de la
Commission..., la Commission donne son aval au projet.
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Église de Souvret (Collection Luc heuchon)
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La
lecture du procès verbal de la séance du Conseil communal de
Trazegnies du 6 septembre 1881 nous apprend que la section gardienne
formant annexe de l’école des filles est construite. Cette même
année, les plans destinés à la construction de l’église de
Souvret reçoivent l’approbation de la Commission royale des
Monuments. Le 2 décembre, le Conseil communal de Souvret approuve
l’adjudication des travaux pour l’édification de l’église
paroissiale pour un montant de 84 990 francs. L’entrepreneur qui se
chargea des travaux semble être Adrien Pigeolet de Waterloo. Les
travaux débutent en 1882 et l’église Saint Barthélémy est
consacrée par le doyen de Fontaine-l’Evêque le 30 mars 1884.
L’église paroissiale de Souvret est de style néo-gothique,
possède une tour octogonale avec flèche et un chœur à cinq
travées, un peu comme l’église de Courcelles- Forrières.
Au
cours de ce dernier semestre de 1882, il réalise les projets de
restauration de l’église du Centre et du presbytère de
Rosseignies à Obaix.
Le
29 avril 1882, le Conseil communal de Trazegnies approuve les plans,
profils, devis estimatif et cahier des charges dressés par
l’architecte Alexandre Simon pour la mise en adjudication des
travaux de construction des murs de clôture, morgue, loge du
fossoyeur, … pour le cimetière communal. Il est à noter que la
fabrication des briques sur le nouveau terrain du cimetière
est concédée à H. Melengrez jusqu’à la fin de la campagne à
briques de 1882 (Conseil communal du 3 octobre 1882).
Suite
aux élections communales d’octobre 1884, le nouveau conseil
communal de Trazegnies est installé le 3 janvier 1885. Alexandre
Simon qui a obtenu 233 voix est réélu conseiller. Le mandat
d’échevin de M. Ghislain étant expiré, il est procédé par vote
à l’attribution de son ancien poste. M. Ghislain est "redésigné"
par 9 voix comme premier candidat, Messieurs Alexandre Simon et
Ernest Moriamé obtiennent chacun 1 voix. M. Grégoire quant à lui
est désigné deuxième candidat après les deux derniers tours par 6
voix contre 3 voix à Simon et 2 voix à Henry.
Le
31 août 1885, le Gouverneur du Hainaut soumet le projet de
restauration de l’église de Roselies qui a été demandé à
Alexandre Simon. Outre les restaurations à effectuer, la commune de
Roselies a prévu l’achat de confessionnaux, la construction d’une
grande porte, d’un autel, de fonts baptismaux et de bénitiers en
marbre. Cependant, il y a un hic. La dépense totale s’élève à
12 242 francs et 19 centimes et la commune ne dispose que de 3 060
francs et des poussières. Dans ces conditions, l’Etat et la
Province doivent intervenir dans les frais. L’architecte provincial
préconise en conséquence de se limiter aux travaux de réparation
les plus urgents. La Commission royale des Monuments, en date du 19
septembre, décide alors de soumettre l’affaire au Comité
provincial.
Le
14 octobre, le Comité provincial constate que la construction de
l’église date de 15 ans, qu’il y a lieu de remédier au mauvais
écoulement des eaux de pluie et propose des solutions pour remédier
à cet état de chose. Le Comité provincial trouve qu’un seul
confessionnal suffirait et que pour le carrelage du chœur, un
pavement en marbre noir et blanc suffit, … En date du 10 septembre
1885, la fabrique d’église de Roselies souhaite un prompt examen
de l’affaire. Après modification des plans par Alexandre Simon, la
Commission royale des Monuments approuve le projet le 22 janvier
1886.
La
lecture du « Journal de l’Instruction populaire de Morlanwez »
daté du 25 avril 1886 nous apprend que l’architecte Alexandre
Simon était membre du comité de la section locale de Trazegnies de
l’institution dont ce journal était l’organe de propagande. Au
Conseil communal de Trazegnies du 28 décembre 1886, le conseiller
communal Antoine Henry prend la parole pour déclarer que, Monsieur
Simon ne pouvait prendre part au vote de la dernière séance sur la
proposition de repavage faite par le commissaire-voyer Monsieur
Delval, à cause de sa parenté avec celui-ci … Ce projet avait
été admis lors de la séance du 6 novembre 1886 par 5 voix contre 2
(Henry et Mattez) et 1 abstention (Labenne).
En
1887, l’École de Dessin et d’Industrie de Morlanwelz instituée
en 1866 par Arthur Warocqué est devenue trop exiguë. En
conséquence, son fils Georges demande à Alexandre Simon d’établir
les plans d’une nouvelle construction comprenant douze salles de
cours, une bibliothèque et un bureau. Ce bâtiment sera implanté
sur l’emplacement de l’ancien pensionnat Manderlier et accolé à l’École primaire communale des Filles. Simon présente les plans
d’un bâtiment de style vaguement néo-roman. Son soucis est de
respecter le style de l’école primaire communale des Filles et
créer ainsi une harmonie architecturale. Le plan définitif prévoit
20 classes éclairées au gaz donnant sur de vastes couloirs.
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Institut
technique de Morlanwelz (Collection de l'auteur)
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La
première pierre est posée en 1887 et l’école industrielle de
Morlanwelz est inaugurée officiellement le 8 octobre 1888. Une
médaille commémorative est frappée à cette occasion et représente
une vue en perspective de l’édifice. Les travaux et le mobilier
auront coûté environ 120 000 francs.
Le
1er avril 1887, le Gouverneur du Hainaut soumet à la Commission
royale des Monuments le projet de placement de quatre consoles à la
partie antérieure du jubé de l’église Saint Gonzague de
Monceau-sur-Sambre. Ce travail a été imposé lors de l’approbation
par la Commission du projet de placement d’un buffet d’orgue en
1883. Le Gouverneur a joint à sa demande un plan réalisé par
Alexandre Simon. La demande semblant ne pas avoir reçu de réponse,
Monsieur Houtart, président de la fabrique d’église prie la
Commission d’examiner le projet dans les plus brefs délais en date
du 18 mai. La Commission refuse le projet en séance du 4 juin 1887
et demande une nouvelle étude inspirée d’un meilleur style. Le 15
août, Alexandre Simon demande alors d’être reçu par la
Commission. La rencontre a lieu le 27 août. La lecture du Bulletin
des Commissions royales d’Art et d’Archéologie du deuxième
trimestre 1888 signale que la Commission a donné un avis favorable
au projet.
Le
29 septembre 1887, la Commission est à nouveau sollicitée pour un
projet de restauration de l’église paroissiale de
Monceau-sur-Sambre par le Ministère de la Justice. Il est joint
trois plans élaborés par Alexandre Simon au dossier concernant des
réparations à effectuer aux toitures, aux chéneaux et à des
travaux de cimentage. La Commission approuve le projet en date du 21
janvier 1888. Le montant des travaux s’élève à 14 francs et
trois centimes.
Le
Conseil communal de Chapelle-lez-Herlaimont du 28 février 1888 vote
la création d’une nouvelle maison communale et charge A. Simon
d’en dresser les plans. Cette année-là, l’église paroissiale
de Monceau-sur-Sambre, agrandie en 1873, nécessite de nouveaux
travaux. Le conseil communal de Monceau confie l’élaboration des
plans à Alexandre. Ces plans seront approuvés par la Commission
royale des Monuments le 21 janvier 1888. Le 16 mars, rebelotte. Le
gouverneur soumet un nouveau plan de consolidation du jubé dessiné
par Alexandre Simon en date du 16 mars 1888. Cette fois, la
Commission donne son approbation.
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Hôtel
de Ville de Chapelle-lez-Herlaimont (Imp..J. Defossez)
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La
maison communale de Roux construite vers 1820 devenue insalubre suite
aux dégâts miniers, le Conseil communal rovien avait décidé le 14
juillet 1887 de la faire restaurer. Mais l’avant-projet dressé par
l’architecte Bonnet ne reçut pas l’aval du Gouverneur du
Hainaut, celui-ci préférant une reconstruction pure et simple sur
des bases solides. L’architecte Bonnet étant décédé,
l’Administration communale de Roux porte son choix sur Alexandre
Simon qui soumet un projet daté du 7 mai 1889 au Conseil communal du
28 mai suivant. Le Conseil communal approuve les plans, devis et
cahier des charges qui prévoient un budget de 40 008 francs et 40
centimes pour le nouveau bâtiment. Mais, la commune de Roux se voit
obligée le 11 octobre 1889 de renoncer à l’édification de sa
nouvelle maison commune.
C’est
également en ce mois d’octobre que notre architecte demande
l’obtention d’une concession de terrain au cimetière communal de
Trazegnies d’une contenance de 9 m2 80 c.
1890
- 1899
Cette
même année, il travaille en collaboration avec le géomètre-expert
E. Docquier à la réalisation du projet de reconstruction de
l’église Saint-Joseph de Bailièvre, détruite par un incendie
dans la nuit du jeudi 18 août 1892 . Les plans sont terminés à la
date du 12 octobre 1892. Le devis s’élève à 44 512 francs et 85
centimes. Le Conseil communal de Bailièvre approuve les plans
prévoyant une église à une seule nef. Quant à la Commission
royale des Monuments, elle émet quelques remarques et ajourne le
projet. En effet, la façade laisse à désirer, la charpente n’est
pas bien combinée et la coupe transversale ne correspond pas à la
coupe longitudinale. A. Simon est convoqué pour le samedi 18 mars
1893 à Bruxelles afin d’en débattre. Alexandre Simon accepte de
rencontrer les membres de la Commission. La réunion semble avoir été
reportée au 1er avril et A. Simon soumet quelques temps plus tard un
nouveau projet remanié suivant les recommandations de la Commission
royale.
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Église
de Bailièvres (Photos de l'auteur)
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A
savoir : augmentation des contreforts de la façade principale,
diminution du diamètre de l’oculus, suppression de l’étranglement
de la flèche. Le coût total du devis estimatif des travaux s’élève
à la somme de 45 626 francs et trente-six centimes. L’édifice
de style néo-roman ainsi conçu pourra contenir 380 personnes. La
tour de façade est coiffée d’une flèche de forme pyramidale. La
reconstruction de l’église paroissiale Saint-Joseph sera terminée
en 1894 comme l’atteste un cartouche sis au-dessus du portail.
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Église
de Bailièvres (Photos de l'auteur)
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Le
20 août 1892, le Ministre de la Justice soumet à la Commission
royale des Monuments les plans demandés par la commune de Roselies à
Alexandre Simon pour le projet de construction d’un presbytère
destiné au desservant de son église paroissiale. Le devis s’élève
à 14 703 francs et soixante-neuf centimes. L’architecte provincial
donne un avis favorable au projet mais, il estime que ... la
dépense n’est pas en rapport avec le peu d’importance de la
paroisse et avec la position du curé d’une si petite commune. Il
est d’avis de supprimer une chambre au rez-de-chaussée et à
l’étage. Le 10 septembre 1892, la Commission royale des Monuments
émet de nettes réserves quant au projet remis par Alexandre Simon.
Elle estime la façade des plus banales et n’a rien qui la
distingue des constructions particulières, l’escalier est trop
raide, ..., les 4 marches placées [dans] le vestibule présenteraient
un inconvénient pour la circulation.
Le
9 novembre 1892, le Ministre de la Justice présente à la Commission
un nouveau projet d’Alexandre Simon pour la construction du
presbytère de Pont-de-Loup. La Commission royale le trouve encore
plus médiocre que le premier et invite Alexandre Simon à étudier
à nouveau le projet et de donner à la façade un caractère de
simplicité mieux en rapport avec sa destination. Suite à ces
dernières remarques, Alexandre Simon adresse une lettre datée du 24
décembre 1892 à la Commission royale demandant à être reçu. Dans
son courrier, Alexandre s’étonne que la Commission trouve son
projet de façade pas assez simple alors que précédemment,
elle était trop ordinaire. Il fait par ailleurs remarquer qu’il
avait soumis son dernier projet à l’architecte provincial et à un
membre de la Députation permanente qui s’étaient montrés très
étonnés de la décision de la Commission. A sa demande, il sera
convié à se rendre à Bruxelles le 7 janvier 1893 pour être fixé
des intentions de la Commission royale à ce sujet.
C’est
en 1892 (ou 1891) que le Docteur Louis Dogniaux, célèbre
chirurgien-philantrope jumétois, charge Alexandre de dresser les
plans d’un institut à construire à la rue du Moulin de Heigne
(actuellement rue de l’Institut Dogniaux). (1)
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Institut
Dogniaux à Jumet - Vues aériennes |
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Institut Dogniaux à Jumet - Façade avant | |
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Institut
Dogniaux - Pavillon et Solarium
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Institut
Dogniaux -Vues intérieures (Collection de l'auteur)
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En
1893, le Collège échevinal de Morlanwelz contacte 4 architectes
pour l’élaboration d’une nouvelle maison communale. A savoir :
Maurice Bisschop, Léonce Laureys, Jules Picquet de Bruxelles et …
Alexandre Simon de Trazegnies. Ces derniers sont soumis à des
exigences bien précises de la part des autorités communales et sont
priés de remettre leurs projets pour le 15 mars au plus tard. Une
commission spéciale est constituée pour choisir le meilleur projet.
Le 27 mai 1893, la commission désigne l’architecte bruxellois
Bisschop. Alexandre Simon recevra 100 francs pour sa peine.
Le
12 janvier 1893, il remet à la Commission royale des Monuments les
plans modifiés, selon les recommandations qu’elle lui adressées,
du presbytère de Roselies. Le 10 janvier 1893, notre architecte
trazegnien signe les plans qu’il a modifié, à la demande de la
Commission royale des Monuments, pour le projet de sacristie pour
l’église de Roselies. Dans la lettre datée du 12 janvier 1893 qui
accompagne les plans modifiés du presbytère de Roselies, il profite
de l’occasion qui lui est offerte pour avertir la Commission royale
de l’intention émise par les charbonnages de Mariemont-Bascoup de
morceler le vieux château de Trazegnies.
Il
insiste auprès de la Commission, vu le passé historique du château,
... pour que ces Messieurs puissent le visiter dans l’état
actuel avant qu’il ne subisse des transformations. A cet effet,
Alexandre Simon se propose d’organiser une excursion à Trazegnies
pour les membres de la Commission ... aussitôt que le temps le
permettra...
En
séance du 14 janvier, la Commission royale étudie le projet élaboré
par A. Simon relatif à des travaux à réaliser à l’église
paroissiale de Roselies. A savoir : le placement d’un carrelage et
un projet de confessionnal pour un montant de 5 397 francs et 12
centimes. L’architecte provincial demande une nouvelle étude car,
il estime qu’il y a discordance entre le style de carrelage
prescrit et le confessionnal qui n’est, d’après lui, d’aucun
style précis. Cependant, la Commission royale approuve le projet
remis par A. Simon en date du 18 février 1893.
Le
17 janvier 1893, le Gouverneur de la Province du Hainaut soumet les
nouveaux plans relatifs à la nouvelle église de Bailièvres à la
Commission royale des Monuments. Les plans sont signés conjointement
par les architectes E. Docquier et A. Simon. Le montant des travaux
est estimé à 44 512 francs et 85 centimes et la commune de
Bailièvres sollicite des subsides car elle ne possède que 34 000
francs. La Commission demande une photographie de l’église
existante. La photographie est fournie et le Gouverneur demande
l’approbation du projet par la Commission qui répond qu’elle a
apporté quelques observations au projet et souhaite convoqué
l’architecte à Bruxelles. La Commission reproche au projet initial
que la façade laisse beaucoup à désirer, que la coupe transversale
ne correspond pas à la coupe longitudinale. Alexandre Simon doit se
rend à Bruxelles le samedi 18 mars. Il semble que la réunion ait
été reportée au 22 mars ou au 1er avril.
La
Commission recommande à A. Simon d’augmenter la largeur des
contreforts de la façade principale, de diminuer le diamètre de
l’œil de bœuf et de supprimer l’étranglement de la flèche. Le
nouveau projet soumis par Alexandre Simon est approuvé le 8 avril
par la Commission et le coût est estimé à 45 626 francs et 36
centimes. La nouvelle église de Bailièvre pourra accueillir 380
fidèles. Le dimanche 16 juillet, ce sera l'entrepreneur Pierre
Joseph Durieux Bailleur de Landelies qui remportera le marché pour
la somme de 46 400frs.
Le
21 janvier 1893, la Commission royale des Monuments donne enfin son
accord pour la construction du presbytère de Roselies évaluée à
14 989 francs et 74 centimes, après avoir entendu Alexandre Simon à
ce sujet le samedi 7 janvier vers 15 heures.
C’est
également en 1893 qu’il réalise les plans destinés à la
construction du presbytère destiné au curé de
Chapelle-lez-Herlaimont. Une partie des plans de l’habitation du
desservant de l’église Saint-Germain sont datés du 10 janvier. La
Commission rejette le projet et demande à Simon de revoir sa copie.
En date du 20 mai, Alexandre Simon fait parvenir les plans des
souterrains, de l’étage et de la coupe transversale modifiés et
écrit à Monsieur Welens, le président de la Commission royale des
Monuments qu’il se rendra à la séance du samedi 27 mai de la
Commission pour examiner les modifications proposées au projet du
presbytère chapellois. Il termine d’ailleurs sa lettre en ces
termes : Je crois devoir en agir de la sorte vu l’urgence qu’il
y a à construire ce presbytère cette année.
En
date du 9 mars 1893, un arrêté de la Députation permanente du
Conseil provincial du Hainaut permet à la commune de Rance de
procéder à la construction d’un nouvel hôtel communal. Cette
fois encore, l’Administration communale de Rance a fait confiance à
Alexandre Simon pour l’élaboration des plans. Le devis estimatif
prévoit la somme de 29 543 francs et 22 centimes. Le travail sera
adjugé à l’entrepreneur Jules Benoît de Chimay pour la somme de
30 865 francs et 26 centimes.
En
date du 16 avril 1893, il adresse à un dénommé Coppée le plan et
le devis estimatif d’un lazaret à construire au nord de la section
du chef lieu à Jumet. Le devis s’élève à 16 948, 50 francs.
Dans la lettre accompagnant cet envoi, il demande à Monsieur Coppée
de bien vouloir lui indiquer l’emplacement exact prévu pour le
lazaret afin de pouvoir établir le plan d’ensemble devant être
soumis à l’autorité supérieure. Il préconise la construction
d’une morgue et d’un local pour la désinfection des vêtements,
... situés en dehors du lazaret. Homme pratique, il a joint à son
envoi un avant-projet d’abattoir communal dont l’emplacement n’a
pas encore été défini et demande à pouvoir s’entretenir avec
Monsieur, vétérinaire pour savoir si son projet tient la route.
Cette
même année, les conseillers communaux de Gouy-lez-Piéton
projettent la construction de nouveaux bâtiments administratifs avec
prison de passage et dépôt d’archives. Dans la foulée, les
conseillers ont également décidé la construction de 4 classes
d’école et un logement pour l’institutrice au grand dam du curé.
Il s’ensuit une guerre de village digne d’un roman d’Arthur
Masson. Pourtant, la cure n’est pas oubliée et des aménagements y
sont prévus. Les conseillers gouytois chargent Alexandre Simon d’en
exécuter les plans, cahier des charges et devis. Par la suite, les
travaux seront adjugés à l’entrepreneur Strens qui fera
diligence. Les travaux commenceront le 1er mars 1894. A cette même
époque, le clocher de l’église Saint-Martin de Gouy-lez-Piéton a
besoin d’être réparé. Les entreprises Jules Michel exécutent
les réparations sous la surveillance d’Alexandre Simon.
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Maison
communale de Gouy-lez-Piéton (Collection de l'auteur)
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Début
1894, Alexandre Simon réalise le projet de restauration de la
toiture de l’église de Ville-sur-Haine. En date du 26 juin 1894,
notre architecte trazegnien signe les plans qu’il a dessiné pour
la restauration de la tour de l’église Saint-Pierre et Paul de
Chimay. C’est le 10 août 1894 que le Gouverneur du Hainaut soumet
à la Commission des Monuments le projet de mobilier élaboré par A.
Simon pour l’ameublement de l’église de Bailièvre. Le 29
octobre, la Commission royale des Monuments estime ce projet
d’ameublement « absolument trop médiocre » et le rejette. Notre
architecte propose alors un nouveau projet dont le montant s’élève
à 11 224 francs et cinquante-cinq centimes. Le 29 mai 1895, ce
nouveau projet sera repoussé par la Commission qui estime qu’il ne
constitue pas un mieux. En effet, la Commission trouve les meubles
peu pratiques vu leurs dimensions. La situation semble trouver son
épilogue le 28 octobre. Le lundi 15 octobre 1894, l'église de
Bailièvre fut bénie par 1'Abbé Jacquart, Doyen de Chimay. A
la même époque, il dresse les plans devant servir à la
restauration des toitures de l’église de Monceau-sur-Sambre.
Le
29 novembre 1894, Alexandre Simon signe les plans du nouveau
presbytère de Pont-de-Loup. Le Conseil communal de cette localité
approuve le projet le 3 mars 1895. Le 24 janvier 1895, Alexandre
Simon soumet un nouveau métré et un nouveau devis estimatif pour
l’édification de la maison communale de Roux qui sera dotée d’un
commissariat de police et d’une école de musique. Le bâtiment
sera édifié dans le style éclectique de l’époque et le montant
des travaux s’élèvera cette fois à 36 912 francs et 10 centimes.
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Maison
communale de Roux (Collection de l'auteur) Maison communale de Roux - Photographie de l'auteur)
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Le
14 mai 1895, le Conseil communal de Trazegnies discute du projet
d’aménagement à apporter à la Maison commune : installation de
divers services cf salle du Conseil, secrétariat, recette,
commissariat de police, archives, … Plusieurs membres du Conseil
trouvent la dépense trop élevée. Ils estiment que l’Administration
communale n’aura encore, après exécution des travaux, qu’un
bâtiment peu propre à sa destination … Le projet est rejeté
et le Conseil communal décide les travaux strictement nécessaires
pour l’installation des différents services en se servant des
locaux actuels : consolidation du plancher, placement de 2 poutrelles
au plafond de la salle communale plus ouverture d’une porte dans
cette salle pour communiquer avec l’étage, tapissage, peinture, …
Il est à rappeler que cette multiplication de travaux concernant les
divers services communaux, enseignement compris est due à
l’accroissement de la population suite au développement des
charbonnages et des industries liées à ce développement.
Les
25 et 26 août 1895, le nouvel hôtel communal de Rance est inauguré
en grande pompe. A cette occasion, un feu d’artifice sera tiré les
deux jours. Le bâtiment présente un sous-sol au niveau de la place,
un rez-de-chaussée un étage avec salle de spectacle et un grenier.
Une tour nantie d’une horloge se dresse au milieu de la façade et
est surmontée d’une flèche, flèche qui semble avoir été
modifiée au cours des travaux. L’ensemble est en briques, avec
cordons et motifs en pierre de taille.
 | Hôtel
de Ville de Rance (Photos de l'auteur) |
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Au
cours du premier trimestre de 1897, il réalise les plans devant
servir à la restauration de la tour de l’église Sainte-Aldegonde
de Froidchapelle. Son projet reçoit un avis positif de la Commission
royale des Monuments.
En
sa séance du 20/10/1897, le Conseil communal de Fontaine-l’Êvêque
avait inscrit au point 6 de son ordre du jour : « Hospices civils :
Budget de 1898, approuvé. Le conseiller Sinon propose au Conseil
d’émettre un vœu : celui de voir la commission des hospices
procéder prochainement à l’achat du terrain pour l’hôpital. Il
y a urgence, 27.000 francs sont actuellement acquis pour l’œuvre
et d’autres donateurs importants attendent que l’on se décide à
acquérir un emplacement. Ce vœu est admis à l’unanimité ; il
sera transmis à la commission des hospices. »
C'est
Alexandre Simon qui sera chargé d'en établir les plans et cahier
des charges.
Le
14 novembre 1897, la revue « Le Pays wallon » publie
l’article suivant :
«
L’emplacement du futur hôpital fait l’objet de nombreuses
délibérations au sein de la commission des hospices. A notre avis
il y aurait lieu de prendre une prompte décision ; les démarches
sont faites, les prix des terrains sont connus ; sur ces terrains on
peut faire un million de briques, l’emplacement que l’on désigne
le plus avantageux est certes celui qui se trouve au centre des
sociétés charbonnières. La commission est décidée à voter dans
la quinzaine. Très-bien et agissons."
En
1898, Alexandre Simon travaille sur un projet de restauration de la
tour de l’église Saint-Victor de Fleurus et sur un projet de
travaux de réparation à effectuer à l’église Saint-Barthélémy
de Familleureux.
En
1899, Alexandre Simon et le célèbre architecte tournaisien C.
Sonnevile s’associent pour exécuter les plans devant servir à
l’édification de l’église Notre-Dame de Miséricorde de
Marchienne-au-Pont. Alexandre Simon dessine également un projet pour
la construction d’un jubé pour l’église de Moustier-sur-Sambre.
|
Église
de Marchienne- Etat (Collection de l'auteur)
|
Dans
le premier semestre, nous lui devons aussi un projet de construction
de presbytère pour le desservant de la paroisse d’Anderlues ainsi
qu’un projet de restauration de l’église de la Sainte-Vierge de
Grandreng. Pour ce dernier projet, la Commission royale donne son
accord , sous réserve de faire usage de moëlons pour restaurer
les parties de l’édifice qui ont été, à l’origine, construits
au moyen de ces matériaux. Dans le courant du deuxième semestre
1899, il dresse encore les plans pour des réparations à effectuer à
l’église Saint-Jean-Baptiste de Solre-Saint-Géry et de divers
travaux à réaliser à l’église Saint-Martin de Leernes.
1900
– 1917
En
janvier 1900, les travaux du nouvel hôtel de ville de
Marchienne-au-Pont débute à la route de Beaumont, à l’emplacement
du Château blanc. L’élaboration des plans a été confiée
à Alexandre Simon. Les lignes sobres de l’ancien Château blanc
ont laissé la place à un vaste édifice de style éclectique.
L’hôtel communal présente en son milieu, une tour polygonale
servant de hall d’entrée. Ce beffroi est coiffé d’un clocher
bulbeux surmonté d’un lanternon et le corps principal est flanqué
de deux ailes sans étages. L’aile gauche abrite les services de
police et l’aile droite accueille en son sein le Conseil communal
marchiennois.
Le
26 février 1900, la commune de Chapelle-lez-Herlaimont achète un
terrain rue de l’Avenir (actuellement rue Solvay) pour y édifier
une école pour les filles du 4ème degré et cours professionnels du
soir et cours ménagers du dimanche. L’architecte A. Simon est
chargé d’établir un projet avec devis et cahier des charges pour
la fin décembre. Prévision budgétaire : 33 664 francs et 35
centimes. Le Conseil communal chapellois marque son accord et en date
du 5 juillet 1901, le marché est alloué à Alexandre Lemaire de
Trazegnies qui a soumissionné pour la somme de 33 398 francs.
Alexandre
Simon soumet, à la Commission royale, en janvier et février 1900,
les projets de travaux de restauration pour le presbytère de
l’église de Luttre. Les deux projets reçoivent un avis favorable.
Le
19 avril 1900, le Gouverneur du Hainaut soumet à la Commission
royale des Monuments le dossier relatif à l’ornementation et à
l’embellissement établi par Alexandre Simon pour l’église
Saint-Barthélémi de Souvret. La dépense s’élève à 5 466
francs et 72 centimes. Mais, la commune de Souvret estime qu’il y a
lieu d’ajourner ces travaux qui ne revêtent pas un caractère
d’urgence. Cette manière de voir est partagée par le commissaire
d’arrondissement et la Commission en date du 30 mai répond que le
projet n’est pas susceptible d’approbation vu que des travaux de
restauration de l’église vont avoir lieu suite aux dégâts
miniers. C’est en mai ou en juin qu’il réalise le projet pour
les travaux de restauration à effectuer aux toitures de l’église
dodécanale de Fleurus.
Le
14 juillet 1900, le Conseil communal de Chapelle-lez-Herlaimont
décide des modifications à apporter au logement de l’instituteur
en chef et de l’élaboration d’un projet pour la construction
d’une nouvelle maison communale. Le 7 octobre 1900, le Conseil
communal de la ville de Trazegnies procède au choix d’un
architecte pour dresser un projet d’une nouvelle maison communale
avec logement pour instituteur et un autre pour la restauration des
murs du cimetière. Le vote a lieu à bulletins secrets et Alexandre
Simon est désigné par 9 oui et 1 bulletin blanc.
C’est
vers cette époque qu’Alexandre Simon dessine les plans de l’école
communale des filles de la Place Verte à Marchienne-au-Pont. Le
corps principal du bâtiment, flanqué de deux ailes à un étage,
est édifié sur deux étages et comporte en son milieu une tour de
forme carrée légèrement saillante, surmontée d’un clocher
tronqué.
|
École
des Filles - Place Verte à Marchienne-au-Pont (Ed. Bertrand) (Collection de l'auteur)
|
En
septembre ou octobre, il réalise encore un projet de restauration de
l’église et du presbytère de Bellecourt. Alexandre Simon termine
l’année en signant le projet de travaux complémentaires de
restauration à exécuter à la façade et à la tour de l’église
de Granreng.
Le
9 septembre 1900, c’est en grande pompe et en présence du
gouverneur du Hainaut qu’a lieu l’inauguration de l’Hôpital de
Fontaine-l’Êvêque. Il est important de signaler que cet
établissement de soins a été ériger grâce à des dons provenant
en partie de madame Bivort et par
l’organisation de tombolas, de concerts et des fêtes flamandes
organisées depuis 1895 avec l’aide de la jeunesse fontainoise, ,
etc.
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Hôpital
de Fontaine-l'Êvêque (Photo anonyme) (Collection de l'auteur)
|
Dans
son édition datée du 11 septembre 1900, la revue « Le Pays
wallon » écrit :
"La
construction de l’hôpital a coûté plus de 43 000 francs. Il
reste à pourvoir aux frais d’ameublement et d’aménagement, qui
prendront à peu près le surplus des recettes ; l’adjudication
aura lieu avant la fin de cette année. »
« …
jetons un coup d’œil dans les diverses salles de l’hôpital. .
Celui-ci est construit de façon fort simple, mais avec toutes les
exigences modernes. Il est bâti sur un terrain de 1 hectare 33 ares,
au nord de la ville, au hameau de la Grange-Pain. Une vaste cour
précède les bâtiments, à l’arrière desquels seront aménagés
parc et jardin. Du terrain disponible encadre également l’hôpital
sur les côtés. Le bâtiment principal, au centre, est à un étage,
qui servira de logement pour le personnel ; au rez-de-chaussée
se trouvent les pièces destinées au logement du concierge, à la
salle de visite, à la salle d’attente, etc. De chaque côté du
bâtiment principal, il y a une annexe avec petite cour vitrée ;
enfin, aux deux ailes du bâtiment se trouvent les salles des
malades, une pour les hommes, une pour les femmes. Chacune de ces
salles sera divisée par des cloisons, permettant d’en faire au
total 20 chambrettes. L’éclairage se fait par l’acétylite
Kremer et le chauffage ainsi que l’aération sont installés dans
les meilleures conditions hygiéniques. Les deux ailes sont reliées
par un joli promenoir vitré donnant sur les futurs jardins. C’est
joli, sans complications et parfaitement réussi ».
Le
mardi 29 janvier 1901, le point 6 de l’ordre du jour du Conseil
communal de Trazegnies prévoit la présentation de différents
avant-projets de maison communale. L’examen de ces projets sera
reporté à une date ultérieure. Cependant, le projet définitif
sera l’œuvre de son fils Marcel en 1910. Mais, nous pouvons penser
qu’Alexandre participa à la réalisation du projet.
C’est
également le 29 janvier qu’il signe les plans qu’il a réalisés
pour la future restauration de l’église paroissiale de
Frasnes-lez-Gosselies dédiée à Saint-Nicolas. La restauration
consiste en la réfection des toitures et plafonds des petites nefs
et du clocher. Il est également prévu d’agrandir la sacristie.
Trois
jours plus tard, le Conseil communal de Trazegnies prend la décision
de taxer les charbonnages car ils occasionnent de nombreux frais à
l’Administration communale et qu’il est dès lors normal qu’ils
participent aux dépenses qu’ils occasionnent à la commune,
notamment l’érection d’un nouvel hôtel communal
suffisamment spacieux pour … et les 15 classes d’école
primaire et gardienne y compris les 5 érigées en 1898 sont encore
insuffisantes. Le Conseil communal fixe la taxe annuelle à 19 000
francs pour 1891-1899 inclus. A la même période il réalise un
projet relatif à la restauration de l’église Sainte-Aldegonde de
Froidchapelle.
Avant
de procéder à l’ordre du jour du Conseil communal du mardi 30
juillet 1901, le conseil décide par 8 voix et 1 abstention
(Chapelle) la création d’un poste d’architecte communal avec
indemnité de 4% du coût des travaux qui lui seront confiés. Ce
poste sera confié, nous nous en doutons, à notre architecte local
A. Simon attendu que la construction de nouveaux bâtiments
communaux, leur conservation, projets, …
Le
18 août, on assiste à la pose de la première pierre de la nouvelle
église paroissiale marchiennoise et le nouvel hôtel communal de
Marchienne-au-Pont est inauguré en grandes pompes en présence du
Général Mersch, délégué par le Roi Léopld II.
Hôtel de Ville de Marchienne-au-Pont (Collection de l'auteur)
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|
Le
9 septembre 1901, la Commission est saisie d’un nouveau dossier
relatif à l’église de Souvret qui doit faire l’objet, comme
déjà signalé, de divers travaux de restauration. En effet, la
flèche, les toitures et le plafonnage doivent être réparés, du
rejointoiement est à effectuer et un plancher est à exécuter.
L’Administration communale souvrétoise a de nouveau fait appel à
Alexandre Simon pour établir les plans et devis nécessaires. Il
préconise l’emploi du zinc, d'imitations d'ardoises, pour la
flèche et le versant ouest et le recouvrement du versant est par les
ardoises provenant du versant ouest. Le montant du devis s’élève
à 7 655 francs et 43 centimes. La Commission approuve le dossier le
18 octobre 1901.
Cependant
le 27 janvier 1902, la Commission royale des Monuments reçoit un
courrier du Ministre de la Justice où, il est fait état des
réticences de l’architecte provincial quant à l’emploi de zinc
n° 11. En effet, ce zinc ne lui paraît pas offrir les garanties de
viabilité qu’offre des ardoises de qualité et que le mauvais état
des toitures est dû à l’emploi d’ardoises de qualité médiocre
lors de la construction. Il s’ensuit une polémique où, il est
fait état d’esthétique, de coût, ... Malgré tout, le Conseil
communal de Souvret tient à l’emploi du zinc qu’il juge moins
onéreux pour les finances communales. Par la suite, la Commission
qui est revenue sur son approbation d’octobre 1901, tient avec
l’architecte provincial et refuse de donner son aval.
Alexandre
Simon ne reste pas inactif. Dans la foulée, il dessine les plans
pour la restauration de l’église d’Hingeon dans la province de
Namur. Il soumet le projet de grosses réparations à exécuter à
l’église Saint Jean-Baptiste de Bois-d’Haine. La Commission
royale des Monuments trouve qu’il n’est pas , toutefois, que
l’on mette en œuvre le zinc pour la restauration des couvertures.
Les réparations doivent être toutes effectuées au moyen d’ardoises
semblables à celles existantes.
Au
cours du second semestre, Alexandre Simon élabore les projets de
restauration de l’église du Centre et du presbytère de
Rosseignies à Obaix, de réparation des toitures de l’église
Saint-Rémy de Hantes-Wiheries, de restauration des toitures de
l’église d’Andenelle en province de Namur, de réparation des
toitures de l’église Saint-Vincent d’Haulchin ainsi que le
projet de grosses réparations à l’église paroissiale de
Mont-Sainte-Geneviève.
Le
29 novembre, le Conseil communal de Trazegnies prie Alexandre Simon
de dresser dans les plus brefs délais, les plans nécessaires à
l’agrandissement du cimetière communal et pour demander la
déclaration “d’utilité publique”. Cette même année, les
habitants des quartiers de Prusse et de la Couturelle demandent à
l’Administration communale de Trazegnies, la construction de
bâtiments scolaires dans leurs quartiers. L’Administration
communale accède à leur demande et le Conseil communal en sa séance
du 24 décembre 1902 décide l’acquisition d’un terrain à Emile
Gobier pour la Couturelle et un terrain à Adrien Dandois et aux
enfants Ghislain-Copin.
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Trazegnies
- École de la rue de l'Yser (Photo de l'auteur)
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Le
conseiller Ch. Ghislain quitte la séance car il ne peut participer
au vote étant un des propriétaires d’un terrain à acheter. A
cette même assemblée, Alexandre Simon présente son avant-projet
pour l’Ecole de la Couturelle en vertu des délibérations du
Conseil communal de Trazegnies des mercredi 29 mai et mardi 12
novembre 1901 c’est-à-dire : la construction de 2 classes pour
garçons à la Couturelle et 4 classes au quartier de Prusse dont 3 à
construire ultérieurement.
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Trazegnies
- École de La Couturelle (Photo de l'auteur)
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L’année
suivante, les riverains de la rue André demandent la construction
d’une école dans leur quartier. La proposition est rejetée à
l’unanimité au conseil du 3 mars 1903. Le projet définitif des
écoles de la Couturelle est approuvé lors du Conseil communal du 26
mai 1903 et l’appel d’offres exécuté. Ce sera la soumission de
l’entrepreneur trazegnien Alexandre Lemaire qui sera retenue car la
plus basse : 35 014 francs et septante-trois centimes (Conseil
communal 10/11/1903). Notre architecte communal A. Simon soumet ses
plans et devis estimatif pour l’école du quartier de Prusse. Le
projet prévoit un préau couvert, une remise, ...
Le
18 septembre 1903, il signe les plans destinés à l’édification
d’une sacristie à l’église Saint-Joseph de Roselies et à
diverses grosses réparations à effectuer à l’ensemble du
bâtiment ainsi qu’au presbytère. Le projet est soumis à
l’approbation de la Commission royale des Monuments en séance du 6
janvier 1904. En février 1904, la Commission royale des Monuments
nie la nécessité d’adjoindre une sacristie à l’église de
Roselies mais, elle est d'avis que c’est du ressort des autorités
locales de trancher la question. L’affaire stagnera plusieurs mois.
La Commission estime néanmoins que les travaux projetés doivent
être exécutés en vue de l’entretien des bâtiments.
Alexandre
Simon soumet alors un nouveau dossier relatif aux travaux de grosses
réparations à effectuer à l’église de Roselies à la séance de
la Commission royale du 22 mars 1904. Le montant des travaux est
estimé à 1581 francs et 79 centimes et la Commission émet un avis
favorable sous réserve qu’il soit prescrit à l’article 7 du
devis, l’emploi d’ardoises de provenance Belge. Les travaux
de restauration comprennent : le placement de plinthes en granit
poli, la réparation des moulures, du plafonnage exposé à
l’humidité, le placement de montants en sapin rouge et de deux
portes, la réparation des toitures, le placement d’un pavement en
pierre de Bassècles et en marbre blanc dans le chœur, un nouveau
confessionnal en bois de chêne et le placement de deux bénitiers en
marbre, ...
Suite
aux élections communales du 18 octobre 1903, A. Larsimont, N.
Bricoult, Ch. Ghislain ont été reconduits pour une nouvelle
législature. Adolphe Rectem, Rodolphe Delval et Fernand Ottelet sont
nouvellement élus. Leur installation a lieu lors du Conseil communal
du 29 mars 1904. N’ayant pu être départagés lors du scrutin
secret, Messieurs Larsimont et Bricoult sont renvoyés dos à dos
(après 3 tours) pour le nouveau mandat d’échevin. Finalement,
Larsimont est désigné, étant le plus âgé des deux. Le
bourgmestre sera Monsieur Cyriaque Hallet.
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Alexandre
Simon et les siens (Doc. Famille SIMON)
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Au
Conseil communal de Trazegnies du 16 juillet 1904,
l’échevin-président Alexandre Larsimont (le bourgmestre Hallet
est décédé le 4 avril 1904) fait connaître la décision du
Collège échevinal de charger Monsieur Simon de la rédaction du
projet définitif des écoles de Prusse. Il y est donné lecture
d’une lettre de Simon datée du 14 juillet 1904 informant le
Collège échevinal qu’il remettra les projets complets de la dite
école et du mobilier des nouvelles classes de la Couturelle pour le
23 juillet courant. Mais, c’est au Conseil communal du 23 août
1904 que le projet de l’école du quartier de Prusse sera entériné.
Le devis estimatif s’élève à 18 527 francs et 49 centimes.
L’année
1904 sera une année chargée pour Alexandre Simon. Il dresse les
plans des projets de restauration de l’église à
Moustier-sur-Sambre, des travaux de réparation au presbytère de
Gottigines, de construction d’une sacristie à l’église
d’Haine-Saint-Paul. Suit les projets relatifs à la restauration de
l’église Saint-Léger à Gottignies, de grosses réparations à
l’église Saint-Vincent d’Haulchin. Il réalise encore les
projets de construction du presbytère d’Haine-Saint-Paul et de
travaux de réparation à l’église de Boignée.
En
date du 19 avril 1905, la Commission donne un avis favorable pour les
travaux de restauration de l’église Saint-Joseph de Roselies.
Cette
même année, la séance du 8 novembre du Conseil communal de
Courcelles est ouverte par une question du bourgmestre Philippe
Monnoyer : Y-a-t-il plusieurs architectes proposés ?
Proposés,
pourquoi vous demandez-vous ? Mais, pour dresser les plans d’un
hôtel de ville pardi ! En effet, l’Administration communale de
Courcelles est confrontée comme beaucoup d’autres administrations
communales à l’époque à un accroissement de la population due à
l’industrie charbonnière et souhaite en conséquence mieux loger
des services communaux en plein développement. D’ailleurs, c’est
dans ce but que dès 1904, elle se porte acquéreuse de la propriété
de Monsieur Jean Lemaître sise dans l’actuelle rue Baudouin Ier et
installe les différents services communaux dans l’habitation.
Trois projets sont proposés au scrutin secret : un projet
d’Alexandre Simon seul – 4 suffrages, un projet collectif Simon
et Bridoux - neuf suffrages et oh ! surprise, un projet d’Horta qui
obtient seulement un suffrage !
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Maison
communale de Courcelles (Collection de l'auteur)
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C’est
le projet Simon-Bridoux qui est retenu. Le Conseil communal de
Courcelles, ayant trouvé le projet d’hôtel communal proposé par
les deux architectes trop onéreux, convoque l’architecte Bridoux à
la séance du conseil se tenant le 3 mars 1903. Celui-ci propose à
l’assemblée 3 projets modifiés s’élevant respectivement à :
179 452 francs, 161792 francs et 144 549 francs. Après avoir entendu
les explications relatives aux différents projets données par M.
Bridoux, le Conseil adopte le second projet modifié par 9 voix
contre 4. Messieurs Lemaître, Mascaux Fernand, Martin, Ghislain,
Noël, Dewiest, Mascaux Alphonse, Bataille et Trigaux ont voté pour.
Messieurs Bernard, Wéry, Cambier et Monnoyer ont voté contre.
C'est
à cette époque que Marcel Simon, architecte fraîchement émoulu de
l’Université de Gand, entre au bureau d’études paternel. Cette
année voit encore la réalisation des projets de travaux de
restauration à effectuer aux toitures de l’église et aux murs de
clôture du presbytère de Franière dans le Namurois, au presbytère
de Rouveroy dans le Hainaut.
Alexandre Simon réalise encore le
projet de réfection des de l’église de Roselies. A cet effet, la
Commission royale met en exergue que le devis comporte l’emploi
d’ardoises du bassin de Fumay. Les produits indigènes pouvant
rivaliser, sans conteste, avec les exotiques, il conviendra de mettre
en parallèle les ardoises de provenance belge avec celles de
l’étranger.
Signalons
également le projet concernant la restauration de l’église
Saint-Martin de Trazegnies et des murs de l’ancien cimetière. La
Commission royale fait remarquer que L’attention de
l’architecte, ..., a été appelée sur la nécessité d’employer,
pour les renouvellements des parements, etc., des matériaux de même
provenance et de même forme et taille que ceux existants, afin de
conserver aux maçonneries leur aspect actuel.
En
1906, l’Administration communale de Monceau-sur-Sambre souhaite
agrandir l’Hôtel de Ville bâti d'après les plans de Tirou en
1873 et déjà remanié en 1882. Il fait appel à Alexandre Simon et
lui demande d’intégrer au bâtiment existant un bureau de police,
un amigo, une salle du Conseil communal, une salle de réunion et un
marché couvert.
Au
cours du second semestre de 1906, le village de Buzet fait appel aux
services d’A. Simon pour effectuer les plans devant servir à la
réalisation de grosses réparations à l’église paroissiale
dédiée à Saint-Martin et au presbytère. Ces plans seront terminés
le 20 octobre 1906. Les réparations pour l’église consistent en
la réfection des toitures, à la restauration des murs, au
rejointoiement, à la transformation du porche, au dallage du chœur,
et au placement d’un grillage. Le projet de décoration du chœur
et de la nef est quant à lui confié à l’architecte J. Stiernon
de La Louvière. Quant au presbytère, la toiture est à
"réfectionner "et les trottoirs à réparer. L’estimation
du coût des travaux s’élève à 6 087 francs et septante-deux
centimes. Le projet Simon est adopté mais, le Comité provincial
fait observer que les portes du grillage gagneraient à la
suppression de leur couronnement.
Le
12 février 1907, Alexandre Simon adresse au Collège des Bourgmestre
et Echevins de Monceau-sur Sambre, le projet définitif de l’hôtel
communal. Le devis estimatif pour les travaux s’élève à 58 835
francs. Le montant des frais de projet et de direction des travaux
est de 2 953 francs et les frais de surveillance permanente
(90 jours) sont de 6 francs par jour. A Morlanwelz, le Musée
professionnel de l’Etat, construit selon les directives d’Alexandre
Simon, est inauguré le 12 mai 1907.
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Hôtel
de Ville de Monceau-sur-Sambre 1ère mouture (Doc. F.
Delrot-Crépin)
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C’est
également en 1907 que l’Hôtel communal de Courcelles, construit
par Ed. Lemaire entrepreneur local, est terminé. Suite aux élections
communales de 1908, Alexandre Simon est réélu et siège toujours et
encore au Conseil communal de sa localité.
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Maison
communale de Courcelles - Salle du Conseil communal - Collection de l'auteur
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Maison communale de Courcelles - Façade latérale (Photo de
l'auteur)
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Maison
communale de Courcelles - Détails façade principale (Photos de
l'auteur)
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En
mars 1908, il remet un plan d’ensemble pour le nouvel
hôpital-sanatorium de Jumet qu’il cosigne avec l’architecte N.
Lachapelle.
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Hôpital-Santorium
de Jumet - Entrée (Ed. Bazar du Livre) (Collection de l'auteur)
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L’ensemble
présente, outre l’hôpital et le sanatorium, un lazaret, un
bâtiment de désinfection, une morgue et une conciergerie avec
dispensaire. L’implantation de cet ensemble est prévu sur un
terrain sis entre les rues de Gosselies, de la Crapette (disparue
aujourd’hui), de la rue Hubert Bastin et du sentier du Collège
(actuellement rue de Munster) où se trouvent actuellement les
installations du CPAS. L’initiateur de ce projet était le Docteur
Dogniaux, célèbre chirurgien-philantrope jumétois. Sur une partie
du terrain initial fut construite, dans les années 70, une surface
de grande distribution faisant actuellement partie du groupe
Carrefour. La réalisation de l’hôpital-sanatorium de Jumet
sera confiée à l’entrepreneur Decoster.
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Hôpital-Santorium
de Jumet (Ed. Bazar du Livre) (Collection de l'auteur)
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En
date du 10/04/1908, il adresse à la Commission des Hospices civils
de Jumet une série de plans pour le déplacement du lazaret cosignés
par les architectes N. Lachapelle et J. Bridoux. Ces plans donnent
même le détail des menuiseries. A la lecture des plans, on peut se
rendre compte que les portes intérieures destinées au lazaret sont
en tous points identiques aux portes de la maison communale de
Courcelles.
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Hôpital-Santorium
de Jumet - Lazaret et buanderie (Ed. Bazar du Livre) (Collection de l'auteur)
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L’année
1909 est une année dédiée aux édifices religieux. C’est sous la
responsabilité de notre architecte que l’église paroissiale
Saint-Martin de Mellet datant du XVème siècle et l’église
d’Obaix-Rosseignies datant du siècle font l’objet de
réparations.
Il
dresse les plans de l’église paroissiale Sainte-Marie d’Oignies.
Cette fois, il dessine un édifice de style néo-roman en pierres
calcaires flanqué d’une tour carrée et, fidèle à lui-même,
d’une nef à cinq travées, …
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Église
d'Oignies (Photos de l'auteur)
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En
février, il termine en collaboration avec l’architecte N.
Lachapelle les plans du nouvel hôpital-sanatorium avec dépendances
de la commune de Jumet. Les plans approuvés par la Commission des
Hospices civils, les travaux débutèrent en avril. Les travaux
furent adjugés le 12 mars 1909 à un entrepreneur de Louvain, Jean
De Coster pour un montant de 198.936 francs. Les travaux devaient
être terminés dans un délai de 19 mois. L’hôpital-sanatorium
est l’ancêtre de l’hôpital civil de Jumet construit en face en
1964 et qui ferma définitivement ses portes en décembre 2002.
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Hôpital-Sanatorium
de Jumet - Chambre particulière (Collection de l'auteur)
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Hôpital-Santorium
de Jumet - Sanatorium (Ed. Bazar du Livre) (Collection de l'auteur)
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Alexandre
Simon est le premier à s’intéresser au triste sort du vieux
château seigneurial de Trazegnies. Au cours d’un entretien qu’il
eut en septembre 1910 avec les propriétaires du château, il apprend
que ces derniers ont reçu une proposition d’achat du vieux donjon
seigneurial. Le donjon devait être démoli et reconstruit à
l’étranger. Emu par la nouvelle, il contacte Monsieur Lagasse de
Locht, président de la Commission royale des Monuments pour
l’informer de la chose. La Commission fait part dans une lettre
adressée au Ministre des Sciences et des Arts de son souhait de voir
le donjon occupé par un des services de l’Administration communale
de Trazegnies.
Le
13 octobre suite à cette lettre, Alexandre Simon adresse à la
Commission deux calques du donjon indiquant les dispositions du
moment et dans l’hypothèse d’une acquisition, celle qui pourrait
être adoptée. Il indique dans son courrier qu’il est conseiller
communal à Trazegnies et qu’il fera tout son possible pour
conserver ce petit donjon. Le 19 octobre, il écrit à nouveau à
la Commission en signalant qu’il a contacté quelques amis et leur
a proposé d’acquérir sans délai ce vieux symbole féodal dans le
but de le sauvegarder en attendant que le ministre et
l’administration communale ne prennent les choses en main. Il
suggère également de réparer le donjon afin d’y installer la
brigade de gendarmerie de Trazegnies qui vient d’être créee. Pour
appuyer ses dires, il indique qu’il y a à côté du donjon, une
belle écurie pour les chevaux et qu’il serait possible de louer la
prairie attenante pour établir le manège.
Dans
un autre courrier, Simon demande à la Commission si le gouvernement
interviendrait dans les dépenses occasionnées par les réparations
urgentes. Après, la situation stagne. Il faudra encore attendre
quelques années et l’opiniâtreté de son fils Marcel pour que le
vieux château de Trazegnies soit fixé sur son sort. En effet, le
Conseil communal de Trazegnies retire ses marrons du feu en déclarant
le donjon du château impropre à un service communal et suggère que
le donjon pourrait être propriété de l’Etat et devenir un bureau
de la Poste, une gendarmerie, ...
Le
10 décembre 1924, un journaliste de la Gazette de Charleroi lui
rendra hommage en écrivant dans un article intitulé A
Trazegnies, le château en ruine : Le père de M. Marcel Simon déjà
a empêché que la pioche du démolisseur n’abîme. Sans lui, on
aurait depuis longtemps nivelé l’emplacement du château. Et l’on
dirait aujourd’hui : Ici habitèrent les marquis, ici s’élevait
le château et nous, gens d’alentour nous l’avons laissé
abattre...
Le
02 septembre 1910, l’Administration des Hospices civils de Jumet
donne son accord au projet de création du jardin paysager de
l’hôpital-sanatorium de la commune de Jumet. Pour ce projet,
Alexandre Simon s’est adjoint les services des frères Michiels,
architectes-paysagistes à Montaigu. L’estimation du coût des
travaux se montent à la somme de 6 532,75 francs et le cahier des
charges prévoit la fin des travaux pour le 15 novembre 1910 au plus
tard. Pour mémoire, le total des honoraires des architectes
s’élèvent à 595 francs.
En
1911, Alexandre Simon dessine le projet de construction du presbytère
de Godarville. La Commission royale approuve les plans tout en
regrettant que l’auteur des plans en soit resté aux formules
banales de 1858. Notre architecte s’attèle ensuite au projet
de restauration des toitures de l’église Saint-Barthélémi de
Souvret.
Il
élabore aussi les plans de travaux de restauration du presbytère et
de l’église Saint Martin de Mellet. Ces plans sont approuvés,
sous réserve qu’au cours de l’exécution, l’auteur se
conformera aux observations consignées dans le rapport du Comité
provincial des correspondants du Hainaut. Il dessine également
les plans devant servir à la reconstruction de la flèche de
l’église Saint-Rémi de Rouveroy.
En
1912, les services communaux de Monceau-sur-Sambre sont à nouveau
trop exigus. Les édiles communaux décident en février d’élever
une nouvelle construction répondant aux exigences du moment. Il est
de nouveau fait appel à Alexandre Simon qui, aidé de son fils
Marcel, réalise les plans du nouvel hôtel de ville. Une entête de
lettre datant de cette époque porte la mention Simon Père &
Fils, ingénieurs-architectes, Trazegnies-Namur et nous apprend
qu’ils ont obtenu un Grand prix à l’Exposition de Charleroi en
1911 sans plus de précision. Cette lettre est adressée au
bourgmestre de Monr-Sambre et stipule que les plans de l’hôtel
communal seront fournis pour le 17 janvier 1913. Le 18 janvier 1914 a
lieu la pose de la première pierre de la nouvelle maison communale
de Monceau-sur-Sambre. Alexandre Simon n’en verra pas l’achèvement.
En effet, il décède le 19 décembre 1914.
NOTES
DIVERSES
1.
En 1892, le Dr Dogniaux fonde l’Institut chirurgical de Jumet à la
rue du Moulin de Heigne (dans un parc). En 1902, il fait construire
une aile sud avec 120 lits.
En
1909, il crée un hôtel-dieu à la rue Pircard et en 1912, il fonde
un sanatorium à la rue Hubert Bastin qui plus tard, deviendra
l’hôpital civil de Jumet qui fermera ses portes en décembre
2002.
2.
Sonnevile, Constant Bailleul, France 1849-1929, Architecte. A dirigé
certains travaux de restauration de la cathédrale de Tournai.
Autre
réalisation
Couvin
: abattoir.
Biobliographie
Archives
de l'Administration communale de Courcelles
Entretien avec son arrièr-petit-fils Alex Simon
Bertrand,
Jo et Boudart, Joseph
Souvenir
de Marchienne-au-Pont : 2ème partie
.
– Dampremy : Service de l’Information, 1987
.
– p. 73-150
.
– La vie communale : p. 86-87, 100, ill.
Brunet,
Roger
La
physionomie du village de Trazegnies : suite,
“Echos”,
n°
31, 04/2000, 21/09/2000, p. 8
C.R.E.H.R.
Naissance
d’une commune de 1876 à 1900
.
– Gouy-lez-Piéton : Cercle de Recherches et d’Etudes
d’Histoire
régionale, 1997
.
– 1 vol.
.
– (Gouy-lez-Piéton. Regard sur le passé ; 14)
.
– A. Simon : p. [35 – 45]
Château...
Le
château historique de Trazegnies,
“La
Nouvelle Gazette”,
17
mars 1952
Composition…
Composition
des comités locaux,
« Journal
de l’Instruction populaire de Morlanwelz »,
4e
année, n° 17, dimanche 25/04/1886, p. [2]
Darquenne,
Roger
Images
de Chapelle-lez-Herlaimont
.
– La Louvière : Ecomusée du Centre, 1994
.
– 1 vol. : photographies
.
– A. Simon : photo. 106
Delaet,
Jean-Louis – Margos, Rina – Lemal-Mengeot, Chantal
Hôtels
de ville et maisons communales de Charleroi
.
– [S.n.] : Ministère de la Région wallonne ; Ville de Charleroi,
1995
.
– 64 p. : ill. –
(Carnets
du Patrimoine; 11)
.
– A. Simon : p. 29-30, 32-33, 56-57, ill.
Ducarme,
G. et Dony, Em.
Toponymie
de la commune de Rance avec la carte
topographique
au 20 000e. - 2e éd.
.
– Rance : Société d’Histoire régionnale, s.d.
.
– 43 p. : carte hors-texte
.
– Alexandre Simon : p. 29
Jouret,
A.
La
petite histoire d’une grande école : l’Institut technique
de
Morlanwelz
.
– Morlanwelz : ITCF, 1995
.
– 148 p. : ill.
.
– Alexandre Simon : p.
Journées...
Journées
du Patrimoine : Wallonie 9-10 septmebre 1995 : le patrimoine civil
.
– Namur : D.G.A.T.L.P., 1995
.
– 192 p. : ill.
.
– Alexandre Simon : p. 37, p. 58
Journées
du Patrimoine : Wallonie 11-12/09/99 : 1850-1950 : un siècle
d’architecture moderne
.
– Namur : D.G.A.T.L.P., 1999
.
– 202 p. : ill.
.
– Alexandre Simon : p. 43, 68, 71
Lemal,
Elie
Courcelles
: son histoire
.
– Marcinelle : Impr. Coopérative “La Concorde”, [1930]
.
– 184 p. : 34 ill. hors texte
.
– Alexandre Simon : p.156
Lucq-Timsonnet,
Jean-Luc
Courcelles
en cartes postales anciennes
.
– Zaltbommel(Pays-Bas) : Bibliothèque européenne, 1973
.
– 1 vol. : 76 ill.
.
– Eglise Saint Luc à Forrières : ill. 22, ill. 40
Rance...
Rance
: 1895-1995 : le centenaire dela maison communale
.
– S.l. : s.n., [1995]
.
– [22] p.
.
– Alexandre Simon : p. [1-2], [5-6], [22]
Recchia,
Ludovic
Morlanwelz,
Mariemont : les constructions commanditées
par
la famille Warocqué, A. Simon : p. 163
in
Le
patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de 1792
à 1958 / ss la dir. de Gaëtane Warzée
.
– Namur : DGATLP, 1999
Simon,
Georges
Le
vieux château de Trazegnies : notes
.
– Trazegnies : Georges Simon, 4 juillet 1949
.
– 3 fe dactylographiées
.
– Alexandre Simon : fe 2
Notice
biographique rédigée par Luc Heuchon ©
N.B.
: des extraits de cet article peuvent être reproduits à condition
d'en citer la source.