mardi 16 mars 2021

C'est un joli Nom CAMARADE. C'est un joli Nom, tu sais... (Jean Ferrat) - Fernand Lefebvre première partie

 
Affiche électorale - ©Doc. Carcob(Bruxelles)

Avec Fernand Lefebvre, nous entamons la rédaction d'une série de notices biographiques consacrées à plusieurs personnalités communistes originaires de l'Entité de Courcelles ou qui ont vécu dans une des anciennes communes de l'Entité de Courcelles et qui ont marqué de leurs empreintes( même modestement)  l'Histoire de la Belgique.
 
Une part de ces notices parlera essentiellement de communistes ayant joué un rôle dans la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Mais, pas que...
 
Fernand Lefebvre, sociologue, enseignant et écrivain, fut président du Parti marxiste-léniniste de Belgique.

Lefebvre, Fernand Courcelles, 28 février 1920 – Mons, 14 février 2010 Pseudonyme : F. Lebon Plaisir 

Fernand Lefebvre - Archives famille Lefebvre

Voici une bonne centaine d’années, Fernand Lefebvre naissait à Courcelles le dimanche 28 février 1920 . Originaire de Liberchies, son père Virgile Lefebvre (1) était instituteur à l’école communale des garçons à Courcelles-Motte. Quant à sa maman, elle était thudinienne d’origine gitane. Elle s’appelait Hélène Lecoyer.(2) Le couple eut deux autres enfants, deux filles : José et Maté. 

Contrairement à ce que laisse supposer son pseudo, Fernand Lefebvre était un intellectuel à la gauche de la gauche très sérieux. Il utilisera son pseudo  pour écrire quelques nouvelles policières vers la fin de sa vie.

Jeannine Verdès-Leroux définira Fernand Lefebvre en écrivant qu’il est un intellectuel de parti.

Après ses études primaires et secondaires, le jeune Fernand entre à l’Université libre de Bruxelles pour apprendre la sociologie. L’occupant allemand ayant fermé l’U.L.B., il terminera sa licence en sociologie à l’ Université catholique de Louvain.

Pendant ses études universitaires, Fernand se lie d’amitié avec Hubert Nyssen et écrit dans une revue appelée «Portulan», Revue dont le nom a été proposé par Hubert Nyssen et qui ne vécut que le temps de 4 à 6 numéros.

Avant la fermeture de l'U.L.B. par les allemands, Fernand Lefebvre  s'essaye une première fois au théâtre et intégre le "Groupe théâtral libre de l'U.L.B." Ce groupe théâtral n'avait rien à voir avec la troupe du "Jeune théâtre de l'U.L.B."

Mais, la troupe n'eut l'occasion de se produire qu'une seule fois suite à l'occupation de la Belgique par les troupes nazies.

Il est à noter que Fernand Lefebvre ne dédaigne pas le sport et qu'il fait partie de l'équipe de hockey de l'U.L.B. Par la suite, il pratiquera le tennis de table et sera pongiste de série C.

Après la fin de la Seconde guerre mondiale, il épouse Lucienne Raepsaet (3) qui a connu l’incarcération nazie trois ans durant au camp de Ravensbruck en raison de son appartenance à la Résistance. Elle recevra, entre autres, la Croix du Prisonnier politique en mars 1948.

Lucienne Raepsaet - Archives famille Lefebvre

Lucienne mettra au monde et élèvera 7 enfants : Annick, Fabien (4), France, Frédérique, Gabriel (5), Marianne, Renaud. Les prénoms donnés aux petits Lefebvre sont des prénoms de héros de la Résistance ou rappelant la France. Son fils Gabriel m’a d’ailleurs confié à ce sujet que son père était un grand francophile.

Fernand et Lucienne promenant Fabien -Archives famille Lefebvre
 
Debout : Hélène Lecoyer, Fernand Lefebvre, Mathé, ?. Avant-plan : Virgile Lefebvre, Lucienne Raepsaet - Archives famille Lefebvre

Comme tant d’autres survivants des camps de concentration, Lucienne en reviendra profondément meurtrie et restera fort discrète concernant cette douloureuse période tout au long de sa vie. Cet épreuve aura un impact psychologique certain au niveau familial. 

Autre élément essentiel, Fernand, issu d’une famille socialiste, est un communiste convaincu. Ce qui veut dire que leurs enfants recevront une éducation stricte mais, très riche intellectuellement.

Eh Oui ! Fernand Lefebvre est communiste comme beaucoup d’intellectuels de l’époque. Et pas n’importe lequel… C’est la lecture du livre «L’Espoir» écrit par André Malraux qui lui aurait insufflé l’idée d’adhérer au Parti communiste belge alors qu’il est étudiant à l’U.L.B.

A partir de là, la mécanique est lancée.  

En 1944-45, Fernand Lefebvre est le rédacteur et le propagandiste de la revue estudiantine «Debout». Cette revue est l’«Organe de la Fédération bruxelloise des Étudiants socialistes unifiés» de tendance communiste de l’U.L.B. 

Fernand est d’ailleurs un des deux animateurs du «Cercle des Étudiants de l’U.L.B.» avec Lucien André, également membre du Parti communiste.

En 1944, il collabore également au journal du Parti communiste belge «Le Drapeau rouge» en tant que critique littéraire. Il écrira 115 articles pour la rubrique littéraire et artistique. Sa collaboration au journal durera de 1944 à 1956. Il en sera même le rédacteur pendant une courte période.

Après la guerre, Fernand Lefebvre vient habiter à Charleroi. Il se présente aux élections communales de  1946 sur la liste communiste et est élu conseiller communal. Avec Emmanuel Willems, ils sont deux communistes à siéger au Conseil communal. Il a 26 ans.(6)

Mais, trois ans plus tard, sa démission est actée au Conseil communal de Charleroi en date du 6 février 1950. Il sera remplacé par Yvonne Ledoux.

A l'époque, la profession indiquée sur sa carte d'identité  est journaliste. C'est aussi en 1946 que quelques uns de ses poèmes sont publiés dans l'anthologie "Trente-deux poèmes de guerre et d'amour" publiée par le Cercle littéraire de l'Université libre de Bruxelles.   

L'écrivain Claude Morgan écrira au sujet de Fernand Lefebvre et d'autres jeunes poètes belges qu'ils écrivent "une poésie profondément enracinée dans le peuple et d'une grande chaleur humaine".

Nous pensons que c'est en  1946 que Fernand débute sa carrière d'enseignant à l’École provinciale de Service social nouvellement créée à l'instigation du "Bâtisseur d’œuvres sociales", le socialiste René De Cooman. 

Fernand Lefebvre donnant cours ou tenant une réunion ??? - Archives famille Lefebvre
C'est la première école destinée aux assistants sociaux du Pays Noir. Fernand y  fera toute sa carrière en donnant le  cours de sociologie. 

Le jeudi 16 janvier 1947, Fernand Lefebvre assiste à la Commémoration René Blieck à la salle de Toekomst – Schaerbeek. A cette occasion, il prendra la parole en tant que secrétaire des «Jeunes écrivains de l’U.L.B.» Sa sœur Mathé  et René Gaspar diront des poèmes.

Commémoration René Blick - F. Lefebvre 2ème à gauche - Photo "Le Drapeau rouge" 16/01/1947 - ©Doc. CarCob (Bruxelles)

C'est un joli Nom CAMARADE. C'est un joli Nom, tu sais.... (Jean Ferrat) - Fernand Lefebvre, deuxième partie.

Fernand Lefebvre, sociologue, enseignant et écrivain, fut président du Parti marxiste-léniniste de Belgique (suite)

En 1956, Fernand quitte la rédaction du "Drapeau rouge" suite à son exclusion du parti.

Nous sommes maintenant en 1955[?](1). La famille Lefebvre-Raepsaet  a changé de lieu de résidence et s'est fixée à Mons.

En 1963, il y a scission au sein du Parti communiste belge. Jacques Grippa, un de ses membres les plus influents, est exclu du Parti pour avoir soutenu Pékin contre le grand frère russe. 

Plusieurs centaines de militants le suivent. Le Parti communiste wallon pro-chinois est créé. On lui attribuera également l'appellation de «Parti grippiste» en référence à J. Grippa. Fernand Lefebvre adhère au nouveau parti dont le premier président ne sera autre que le rovien Henri Glineur.

Le 9 décembre 1963, une assemblée rassemblant des dissidents et des exclus du Parti communiste de Belgique de la région  de Mons et de Saint-Symphorien décide de former une nouvelle fédération boraine. Les exclus du P.C.B. dont il est fait état ici sont les exclus de 1958 qui avaient présentés une liste dissidente, lors des élections communales de 1958 à Mons, conduite par Fernand Lefebvre.

Le 5 novembre 1965, le journal "La Voix du Peuple" publie un article de Fernand Lefebvre, "Les trotskystes de la « Gauche » découvrent le Père Noël". Cet article fait suite à la tenue du XVIe Congrès du Parti Communiste.

D'entame, Fernand écrit : 

 "Les trotskystes se reconnaissent décidément dans toutes les divagations révisionnistes. Le troisième congrès des khrouchtchéviens de Belgique − que ceux-ci avec un beau culot baptisent XVIe Congrès du Parti Communiste − les inspire visiblement."

Dans l'article, Fernand Lefebvre  s'en prend particulièrement et d'une manière virulente, au communiste de Cuesmes, René Noël qu'il traite de réformiste khrouchtchévien et de traître à la cause communiste. Fernand Lefebvre reproche, entre autres, à Noël de s'être accoquiné avec le P.S.B.(3) et le P.L.P.(3) de Cuesmes lors d'élections communales et nationales.

Il évoque également dans cet article un fait qui le touche plus particulièrement et qui a eu pour conséquence son exclusion du Parti Communiste :

"J’ai souvenance d’un fait particulièrement ahurissant qui s’était déroulé auparavant et j’y fus mêlé. A la suite dégâts miniers, un côté entier de la rue du Peuple à Cuesmes s’était effondré. Le Comité de la Fédération boraine du Parti avait mené une action en faveur des sinistrés et avait mis en accusation les fautes graves du bourgmestre Plumart. 

J’avais été chargé par le Comité fédéral de rédiger à ce sujet l’article de la Voix Boraine, supplément au Drapeau Rouge Magazine. A l’insu de tous, Noël s’est rendu à l’imprimerie et a modifié mon article, transformant les critiques adressées à Plumart en un éloge inconditionnel. Les plaintes à la direction du Parti ne donnèrent rien. Ceux qui depuis des semaines menaient, selon les statuts, la lutte contre l’opportunisme de Noël et de ses amis, durent ou courber l’échine ou se révolter. Quelques semaines plus tard, j’étais exclu en même temps que quinze autres camarades dont trois fondateurs du Parti."

En juin 1967 a lieu à Charleroi, la création du Parti communiste wallon (PCW) qui publiait un hebdomadaire « L’Exploité ». Dirigé par Arnold Hauwaer, le PCW aura bientôt un concurrent d’obédience marxiste-léniniste.

Une Conférence nationale du P.C. W. se donne le 19 novembre 1967 à La Louvière. Suite à la fronde de Michel Graindorge qui s'oppose à Jacques Gripa au sein du Parti maoïste , une partie des membres du Parti sont exclus . Il s'agit, en sus de M. Graindorge, de Fernand Lefebvre, Jean-Claude Cols, Henri Glineur, Marthe Huysmans, Xavier Relecom,  Émile Remy, Jules Vanderlinden et Jacques Wattiez. 

Suite à cela, une grande partie des militants du parti grippiste suivront nos exclus et , avec eux, créeront le le Parti communiste marxiste-léniniste de Belgique (PCMLB) qui éditera la revue « Clarté ».

Un des principaux dirigeants du nouveau parti n’est autre que Fernand Lefebvre.

Ce nouveau parti de gauche est pro-chinois se référant à Mao et non à Liou Chao-chi comme le parti grippise et a de fortes attaches avec le Parti communiste albanais. Ce parti n'aura de cesse de dénoncer les impérialismes américain et soviétique.  

L’assise du PCMLB est essentiellement bruxelloise et montoise. Le rovien Henri Glineur fait partie également des membres-dirigeants du parti. 

En date du 28 juin 1970, les cadres du Parti décident de désigner un deuxième secrétaire en plus de Jules Vanderlinden à leur formation politique. Ils portent leur choix sur  Fernand Lefebvre. A l'époque, Fernand Lefebvre est le porte-parole du Parti. Mais, à partir de 1971,
Fernand Lefebvre tient seul les rênes du  P.C.M.L.B. ()

En 1973, le PCMLB et le PCB(ml) ainsi que leurs journaux s’unissent sous la seule appellation PCMLB. Cette « fraternisation durera trois ans avant que les anciens militants du PCB(ml) reprennent leur liberté et partent fonder en 1976 le Parti communiste révolutionnaire (PCR).

En 1974, une délégation du PCMLB conduite par Fernand est invitée en République populaire de Chine. Son épouse l'accompagne. A cette occasion, ils rencontreront plusieurs personnalités politiques chinois dont, le vice-premier ministre chinois Li Hsien.

Notons au passage que Fernand a le goût des voyages et que son pays de prédilection est la France (voir 1ère partie). Et, il ne ne prétendra jamais mettre les pieds en Espagne et au Portugal au temps des dictatures de Franco et de Salazar.

Dans les années 80, Fernand Lefebvre se lance dans la défense de la cause wallonne. 

Fernand Lefebvre - MONT LUSHAN 1981 - Archives Famille Lefebvre

En 1982, le PCMLB est présent lors des élections communales à Mons. Pour l'occasion, le parti de Fernand Lefebvre s'est allié au Rassemblement wallon sous la dénomination "Union démocratique populaire wallonne" ( U.D.P.W.). Fernand Lefebvre sera un des candidats officiels du cartel.

Dans les années 80, Fernand Lefebvre s'essaie à l'écriture de  nouvelles policières. Pour ce faire, il adopte le pseudonyme de F. Lebon Plaisir. Cela aboutira à la publication de deux de ses nouvelles dans la revue "Séries B" : "L'affaire Hennart Bivier" en 1984 et "Un cadavre dans l'urinoir" en 1985.

C'est également en 1984 que Fernand Lefebvre publie aux Éditions CMLD, une plaquette de 69 pages titrée "Pour que l'avenir soit wallon".

En  1986, le  PCMLB, n'étant plus représenté que par sa section boraine, est dissout suite au rapprochement russo-chinois et devient le "Parti communiste d'Unité progressiste". Ce parti disparaîtra de la scène politique en 1989 suite aux événements de la Place Tiananmen.

En date des 10 et 11 octobre 1987 a lieu à Thuin le colloque "Quel avenir culturel pour le rural" sur base d'une enquête réalisée dans la région de Thuin, Beaumont, Chimay réalisée par le Groupe de Recherche sociologique de l'IPSMa à Marcinelle. Ce groupe était composé de Josephina De Cicco, Claudine Tasson, Christian Mailier et de... Fernand Lefebvre.La semaine suivante, les  17 et 18 octobre 1987, a lieu à l'Université du Travail de Charleroi le 1er Congrès "La Wallonie au Futur, vers un nouveau paradigme". 

Fernand Lefebvre y est invité pour participer à l'Atelier 5 intitulé "Les nouvelles valeurs et identité culturelle". Parmi les participants à ce carrefour, nous retrouvons, entre autres, Joseph Hanse et  Anne Moretti.

Notre montois d'adoption y prononcera un discours intitulé "La Wallonie n'existera pas en l'an 2000" débutant comme suit :

"Vous dirai-je que la veille de Noël, j'ai ressenti une humiliation en écoutant le message du roi Baudouin. Le chef de l’État sait qu'en son royaume, il existe des Flamands. Il ignore les Wallons. Le mot-même, pour lui, n'existe pas. Mépris... en l'occurrence, souverain mépris"...

Il poursuit :

"J'écoute une émission consacrée aux choses littéraires. A la Radio-télévision, qui se dit belge, de langue française mais pas wallonne, on y parle d'écrivains: ils sont français, québécois (pas canadiens), belges, à la rigueur francophones : belges mais pas wallons".

Le ton est donné. Il s'en suit une série de mises au point vis-à-vis de "nos" compatriotes du Nord du pays et  de nos dirigeants. Fernand Lefebvre nous dit que nous devons être fiers d'être wallons en nous rappelant qu'à une époque, c'est la Wallonie qui a fait de la Belgique, jusque dans les années 60, un pays économiquement riche   grâce à son industrie, sa main d’œuvre, ses savants, ses ingénieurs, ... 

Il rappelle également que c'est grâce à ses luttes sociales, qui furent souvent réprimées d'une manière brutale et dans le sang, que le peuple belge a longtemps bénéficié d'une Sécurité sociale des meilleures du Monde.

Et de rappeler aussi que la Wallonie n'est pas un désert culturel comme certains le pensaient : 

« Pourquoi - et c'est à dessein que je ne cite aucun nom - ne dirions-nous pas à nos écrivains, nos peintres, nos graphistes, nos chanteurs, nos cinéastes, nos comédiens, nos musiciens, qui ne sont pas de nulle part comme on aime à le répéter, mais qui sont de chez nous surtout quand ils portent dans leur expression le goût de la liberté, le refus de se soumettre, la dérision et l'ironie, le pied de nez au pouvoir, l'insolite….»

En 1989, les Éditions Dricot publient  le premier roman de Fernand, "La Faute à Vénus". Le livre traite de l'affrontement entre les États-Unis et l'U.R.S.S. par espions interposés au sujet d'un système informatique. 

Collection Luc Heuchon

Mais, les deux héros du roman s'éprennent l'un de l'autre et leurs gouvernements respectifs veulent les éliminer. Les deux tourtereaux s'enfuient vers la planète Vénus à bord d'un engin spatial qu'ils ont volé. De leur amour naîtra une petite fille qu'ils prénommeront Greenpeace.

La même année, il publiera un recueil reprenant de courts textes mêlant jeux de mots, réflexions, petits poèmes, ... intitulé... "Notes".

Collection Luc Heuchon

C'est dans le courant du premier trimestre de 1'année 1990, que je me rends à Mons interviewer Fernand Lefebvre pour un complément d'informations le concernant. En effet, j'avais eu l'occasion de lui consacrer une courte notice bio-biliographique dans mon mémoire de fin d'études de bibliothécaire-documentaliste en 1987. Mais, je voulais affiner.

Fernand Lefebvre me reçut très gentiment. L'homme était affable et un peu étonné que je m'intéresse à lui. Nous évoquâmes son parcours littéraire et son passé d'enseignant. Il me parla de ses enfants. Bizarrement, nous parlâmes peu de ses convictions politiques. Mais, il est vrai qu'à l'époque, le propos de mon mémoire était de rendre hommage aux auteurs scientifiques ou de fictions. Les écrits politiques ne faisaient pas partie de mes préoccupations.

Ce fut bien des années après que je me suis rendu compte de l'importance de son engagement politique et de sa place au sein de son parti.

En 1994, Fernand revient à la littérature avec une dernière fiction, un recueil de nouvelles consacré aux femmes : "Jeu".  A ce sujet, Thierry Horguelin écrira dans le supplément de la revue professionnelle belge "Le Bibliothécaire" , "Le Carnet et les Instants":

"... Fernand Lefebvre pratique la fantaisie et le jeu de mot au point d'y forcer parfois ses moyens. Il ne suffit pas toujours de faire de l'esprit pour en avoir. Dans le genre, la nou­velle qui ouvre le bal, "Iseut", est sans doute la meilleure. La narration rapide rebondit sans failles. Elle conduit une comédie de l'arri­visme et de la séduction au royaume des tueurs à gages, des organisations secrètes et de l'argent facile. Le reste du recueil ne plane pas toujours à cette hauteur. Cependant, la plus belle nouvelle de "Jeu", "Olympia", prouve que l'auteur sait frayer dans de plus troublants pa­rages. La volupté s'y fait plus capiteuse. Les caresses de la soie suscitent un vertige sensuel, avant d'ouvrir sur de plus noirs abîmes." 

Ensuite, silence "radio". Fernand Lefebvre s'est éteint le 14 février 2010.

N.B. : La carrière politique de Fernand Lefevre fut très riche et tout n'a pas été dit dans cette notice. Cette notice demande à être peaufinée et la matière ne manque pas. Ce sera fait dans les prochains mois et la notice complète sera publiée sur mon blog : "Les personnalités de l'Entité de Courcelles" :  https://heuchoncourcelles.blogspot.com

Remerciements : un tout grand merci à Madame Marie-France Hanon du CarCob pour sa gentillesse et sa serviabilité, à Gabriel et France Lefebvre pour leur aide précieuse.

Notes : 

(1) D'après le souvenir de Gabriel Lefebvre

(2) Le Groupe théâtral libre de l'U.L.B. était notamment  également composé de Georges Vanhoet, Basile Risoupoulos et Émile Leclerf

(3) P.O.B. et P.R.L. :Aujourd'hui, le Parti socialiste et le Mouvement réformateur libéral (MR)

(4) P.C.M.L.B. : seul parti communiste belge à être reconnu par le  P.C. chinois

Sources bio-bibliographiques 

Entretien et questionnaire de l'intéressé en 1990,

Entretien avec son fils Gabriel, 

Échanges de mails avec sa fille France,

Centre des Archives du Communisme en Belgique ( CArCoB)

33, rue de la Caserne

1000 Bruxelles

Belgique

Téléphone : 02/513 61 99 et 02/513 15 83,

Le Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [B]

Baillargeon, Camille HomMage aux travailleurs belges : Forces murales au 30e anniversaire du Parti communiste in Forces murales : un art manifeste / ss la dir. De Jacqueline Guisset et Camille Baillargeon .- Bruxelles : Mardaga, 2009 .- 239 p. : ill. .- p. 97-98

 Dirkx, Paul

La presse littéraire parisienne et les "amis belges" (1944-1960), 

In : Actes de la recherche en sciences sociales. 111-112, mars 1996. Littérature et politique. pp. 110-121  

Faute…  

La faute à Vénus, 

in « Le Bibliothécaire », 

1er trimestre 1990, p. 13-14, Bibliographie 

Gotovitch, José

Du rouge au tricolore: Les communistes belges de 1939 à 1944: un aspect de l'histoire de la Résistance en Belgique

. - Bruxelles : Labor, 1992

.- 609 p. - p. 537

Horguelin, Thierry

FEros,

in "Le Carnet et les Instants",

n° 87, 03-05 /1985

Rikir, Milou (Émile), 

Le P.C.B. et la scission «grippiste» de 1963, Bruxelles, CArCoB, 2002, [en ligne], <http://www.carcob.eu/IMG/pdf/le_pcb_et_la_scission_grippiste_de_1963.pdf>, 12/12/2020

Schaeffer, Pierre-Jean

Charleroi, 1830-1994 : histoire d'une métropole

. - Quorum, 1995

. -  466 p.

. - p. 264 

Verstraete-Hansen, Lisbeth

 « Compte rendu de Nuijs (Laurence van), La critique littéraire communiste en Belgique. Le Drapeau Rouge et De Rode Vaan (1944-1956) », COnTEXTES [En ligne], Notes de lecture, mis en ligne le 01 novembre 2013, consulté le 18 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/contextes/5673

Bibliographie succinte

Delmelle,Joseph

 Panorama de la jeune poésie française de Belgique

. - Bruxelles : Le Nénuphar, 1948

Événements 

 . – Bruxelles : L’Hippogriffe, 1950 

. – [38] p. 

. – Poèmes dédiés à Lucienne, son épouse 

La faute à Vénus : [roman] . – Liège : Dricot, 1989

. – 125 p.

. – Dessin de couverture / Gabriel Lefebvre   

Introduction à la sociologie / synthèse succincte : cours de 1ère année . – Châtelineau : École provinciale de Service social, [1963] . – 15 p.  

Jeu : nouvelles 

. - Cuesmes : Ed. du Cerisier, 1997 

. - 136 p. 

Notes 

  . – [Mons] : A l’infortune du pot, [1989] 

 . – 40 p. 

Open je ogen, gebruik je hersens ! Debatbijdrage / door Fernand Lefebvre

. - Antwerpen : M. De Ridder, 1986

. - 15 p.; 21 cm. - (Flash. Bijlage, 17 (6/VI/1986))  

Parti Communiste d'Unité Progressiste : documents de son Ve Congrès / présentés par Fernand Lefebvre

. - Bruxelles : L. Raepsaet

. - 36 p.; 20 cm 

Pour que l'avenir soit wallon / par Fernand Lefebvre

. - Bruxelles : CDML, 1984

. - 69 p.; 19 cm. - (Réflexions)

Quel avenir culturel pour le rural ? : enquête réalisée dans la région de Thuin, Beaumont, Chimay : colloque . 10-11 octobre 1987 / Groupe de recherche sociologique de l'IPSMa ; réalisé par Josephina De Cicco , Fernand Lefebvre , Christian Mailier, Claudine Tasson 

. - Beaumont : CIRAC , 1988

  . - 2 vol.  

Questions spéciales de sociologie : deuxième année . – Châtelineau : École provinciale de Service social, [1963] . – 28 p. . – Syllabus  

Résumés d’histoire, Antiquité, Moyen âge : 1ère année . – Charleroi : Université du Travail, 1963 . – 33 p.  

Trente-deux poèmes de guerre et d’amour / [préf. Franz Hellens] . – [Bruxelles] : Cercle littéraire de l’Université libre de Bruxelles, 1946 . – 59 p. . – Numéro spécial des cahiers « Les Saisons » Revues 

"Les Cahiers rouges"

La question de Staline,

n° 8, 1979

La question nationale en Belgique,

n° 9, 1980

 "Enfin" 

Il est nécessaire de se remettre en cause,

n° 14-15, 02 - 03/1978

Croque-nique littéraire,

n° 18, 06 - 1988, pp. 30-31

Les victimes hors du coup,

n° 21, 11- 1989, pp. 9-13

 "La Voix du Peuple"

Les trotskystes de la « Gauche » découvrent le Père Noël, 

n° 45, 05/11/1965, pp.

« Séries B »

L’affaire Hennart Bivier / F. Lebon Plaisir  

2e année, n° 4, 1er trimestre 1984, p. 16-26 

Un cadavre dans l’urinoir / F. Lebon Plaisir ; 

ill. Didier Henroz,  

3e année, n° 10, 4e trimestre 1985, p. 12-20

Auteur : Luc Heuchon ©

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