Daniel Bastin 2024 : 40 ans de photographie professionnelle.
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Daniel Bastin © Photographie Fabienne Demanet |
En guise d'introduction
Daniel et moi sommes de vieilles connaissances. En effet, nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l’École industrielle de Courcelles, Section Travaux publics, 3ème année. Cela fait maintenant près de 50 ans et c'est pourquoi, je me permettrai de parler de lui d'une manière un peu familière. J'espère qu'il ne s'en offusquera pas.
Entrons maintenant dans le vif du sujet...
Daniel Bastin est un Courcellois "pur jus". En effet, Daniel est né "à la maison" le dimanche 27 novembre 1955 à la rue du Chenoit. Ce jour-là, tombait la neige...
A son corps défendant, Daniel est baptisé le jour de Noël de la même année. Plus tard obligé par ses parents, il fait également sa communion privée et sa communion solennelle alors qu'il n'a jamais eu la Foi.
Daniel est le fils de Jeannine Ligo, employée communale, née à Courcelles, le 04/01/1928 et d'Armand Bastin, né à Courcelles, le 18/07/1921. Le papa de Daniel travaille chez le fabriquant de peintures et vernis Émile Gomez à Courcelles-Centre.
En 1962, Armand quitte les Établissements Gomez pour suivre l'ingénieur André Garot [sic] et fonder avec lui "La Carolorégienne de Peintures et Vernis S.A." à Roux-Plomcot. Armand y terminera son parcours professionnel en qualité de contremaître.
En 1964, la maman de Daniel ouvre un magasin au 55 de la rue Mendiaux à Courcelles-Rianwelz. Chez la
maman de Daniel, on vend un peu de tout : de la quincaillerie, du matériel de
peinture et de décoration, des cahiers, des bics, etc … Jeannine tiendra «boutique» jusqu’à l'âge de 72 ans.
Cela
laissera peu de place pour Daniel qui s’élèvera un peu tout seul. Mais, Daniel est parfois mis à contribution à ses heures perdues : ensachage de clous, aller à la réserve chercher des fournitures, ...
Malgré cela, c'est le métier de commerçante indépendante de sa mère qui lui donnera plus tard, l'envie d'être son propre patron. Il faut dire que Jeannine est une personne extrêmement affable, toujours souriante, à l'accueil chaleureux. Et, son époux Armand n'est pas en reste.
Cela fait que l'on assiste à un va-et-vient constant dans le magasin. Il en est de même dans la pièce de séjour située à arrière du magasin où, sont reçus les amis et connaissances, les représentants de commerce,... Et, à l’occasion du Nouvel An, on y sert la goûte aux personnes venues présenter leurs vœux.
Et, cela a contribué au développement personnel de Daniel et lui a donné le goût du contact avec les autres sans idées préconçues.
Le parcours scolaire de Daniel débute à l’École communale des Garçons de Rianwelz. Ses études primaires terminées, son père estimant que Daniel n'était "pas fait pour les études", celui-ci est inscrit à l’Université du Travail
- Section technique . Daniel est âgé de 11 ans et demi au moment de son inscription et entame ses études secondaires avec un an d'avance.
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Écoles communales de Rianwelz en 1921 - Collection Luc Heuchon |
Après une première année dite "d'observation", Daniel rejoint la section « Modeleur en fonderie » où, il apprend à travailler le bois pour la réalisation de moules destinés aux fondeurs pour réaliser diverses pièces métalliques pour l'industrie. Cela lui plaît car, il y a un cours de dessin au programme.
Mais, les résultats scolaires du "cancre"(1) Daniel ne sont guère brillants surtout en mathématiques. Lors d'une rencontre fortuite entre la mère de Daniel et un voisin de ses parents, Émile Ridiaux (2) professeur de mathématiques à l'Université du Travail et à l’École industrielle de Courcelles, Maman Bastin lui fait part des difficultés scolaires de son fils.
Émile Ridiaux lui conseille d'inscrire Daniel en élève libre aux cours généraux de l’École industrielle de Courcelles pour suivre les cours de maths et de français (3).
A 14 ans, il devient ainsi le plus jeune élève de la Section "Travaux Publics" de l’École industrielle courcelloise. Cette entrée dans le monde des adultes apporte beaucoup à Daniel : "l' esprit de camaraderie ainsi que de la la maturité". Il est bon de noter que ses condisciples sont âgés entre 25 et 40 ans et sont tous dans la vie active. Ils font preuve à son encontre d'une extrême bienveillance
Et, l'ambiance au cours du soir est tellement bonne que Daniel décide de participer à l'ensemble des cours.
Notons que le fait pour Daniel de suivre en parallèle les cours du jour et du soir lui permet, sans réellement étudier, d'avoir un excellent niveau en matière d'études.
C'est ainsi que le "cancre" termine 1er de sa classe à la fin de ses études à l'U.T. Dans la foulée, Daniel reçoit plusieurs offres d'emploi au vu de ses excellents résultats.
Mais vu son jeune âge, notre futur photographe se voit mal entamer une carrière professionnelle. C'est pourquoi, malgré l'avis négatif de son père et avec l'aval de sa maman, Daniel décide de s'inscrire au cours secondaire supérieur de dessin d'architecture (niveau A2) donné à La Garenne.
Faisons une halte concernant le parcours scolaire de Daniel afin de parler de l’intérêt réel de Daniel pour la photographie qui lui vient vers l'âge de 14-15 ans.
L'envie de "fixer l'instant présent" lui tombe dessus lors d'une visite chez son cousin. En effet, celui-ci possède un appareil photo et un agrandisseur. Son cousin montre à Daniel ce qu'est un appareil photographique et explique son fonctionnement.
Notre futur photographe en retient l'essentiel : à savoir, le triangle photographique : diaphragme, vitesse et sensibilité pour avoir une bonne exposition du sujet. Tout cela fascine Daniel : une vocation est née.
Rentré chez-lui, il va rechercher l'appareil photographique qu'il avait reçu en cadeau, vers ses 11-12 ans comme beaucoup d'enfants de son âge à l'époque.
Ayant réussi à obtenir de ses parents la somme de 500 francs, il se rend à chez un photographe carolorégien pour acquérir un agrandisseur. Pour ce faire, il n'a d'autre choix que de voyager au tram. L'agrandisseur étant d'un format conséquent, il devra le démonter en partie pour en faciliter le transport.
Daniel achète également un livre sur la pratique photographique, des produits pour le développement de la pellicule, ... et monte alors un petit labo photo dans le grenier parental. Et, c'est parti...
Nous avons vu plus tôt que Daniel a terminé ses études à l'U.T. et s'est inscrit à La Garenne. En sus, il suit toujours les cours du soir à l’École industrielle de Courcelles où, il est désormais en 2ème année.
C'est l'année suivante que nous faisons connaissance lui et moi quand, je reviens à Courcelles et reprends les cours du soir. C'est à la première place que Daniel termine les cours de Technicien en Travaux Publics.
Pour donner une suite aux cours suivis à Courcelles, Daniel souhaite s'inscrire aux cours du soir de l'U.T. pour obtenir un niveau B1 en complément de ses cours à La Garenne. Pour ce faire, il aurait bien besoin d'une voiture pour faciliter ses déplacements.
Une connaissance lui propose de lui vendre sa "Renault Dauphine" pour 5000 francs. Les parents de Daniel ne veulent pas en entendre parler. Notre futur photographe abandonne l'idée de l'obtention d'un B1.
En effet, Daniel craint que cela ait un impact négatif pour sa réussite à La Garenne vu les horaires de cours et les difficultés de transport.
Voulant se faire un peu d'argent, Daniel décide de travailler pendant les congés scolaires d'été de juillet-août 1974.
Il sera engagé par notre camarade de classe Francis, fils du propriétaire de l'usine FIXOLITE située à Thiméon et produisant des blocs composés de béton léger et de copeaux de bois.
Pendant ces deux mois, Daniel se rend au travail en vélo et travaille de 8 heures du matin à 18 heures le soir - six jours /semaine. Francis l'a pris sous son aile et lui offre un travail varié : fabrication de blocs, soudure, conduite du Clark, ...
Là, Daniel se rend compte de la dure réalité du monde du travail pour les travailleurs non-qualifiés.
Ses relations avec Francis sont excellentes et ce dernier est content du travail exécuté par Daniel. A tel point qu'après deux semaines de boulot Francis augmente son salaire.
L'argent gagné chez FIXOLITE lui permet d'acheter du matériel photo plus sophistiqué pour progresser vers un travail plus élaboré et notamment son premier appareil reflex, un Fujica ST 801.

Le FUJICA ST801, premier appareil reflex de Daniel © Daniel Bastin

C'est avec cet appareil que Daniel réalise, le samedi 24 avril 1976, les photos de mon mariage avec la mère de mon fils. Ce sera le cadeau de noces que nous offrira Daniel.
Son diplôme A2 en poche, Daniel aimerait effectuer un graduat en photographie. Son paternel n'est pas d'accord et Daniel effectue son entrée officielle dans le monde du travail chez un géomètre. Mais, il s'y ennuie et désire faire autre chose.
En 1977, Daniel est engagé à l'I.E.G.S.P.(4) où, il restera quelques années. Au début, le job lui convient car, il travaille beaucoup à l'extérieur pour effectuer des relevés topographiques.
Pendant cette période, il effectue son service militaire en Belgique au 4ème Génie-Service topographique et effectue divers levés topographiques pour l'armée.
Ensuite, retour à l'I.E.G.S.P. où, il est amené à travailler avec Gérard Monseux qui sera plus tard Échevin à la Ville de Charleroi, Président du T.E.C. et de l'I.C.D.I.
Après le départ de celui-ci, la carrière de Daniel à l'I.E.G.S.P. n'est plus un long fleuve tranquille pour des raisons qui ne dépendent pas de notre courcellois. A un certain moment, Daniel se voit même confier des tâches non-conformes à son descriptif de fonction.
En 1980, Daniel s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Charleroi - Section "Photographie", condition indispensable pour obtenir un diplôme donnant à l'époque accès à la profession. Notre futur photographe est à nouveau parti pour suivre quatre années de cours du soir.
Entre autres, Daniel aura comme professeur de photographie l'illustre Georges Vercheval qui officiait également à La Cambre à Bruxelles.
Georges Vercheval est le fondateur du Musée de la Photo en 1987 à Mont-sur-Marchienne. Il en fut le directeur de sa fondation à 2007.
Dès l'obtention de son diplôme de photographe, Daniel va trouver son chef de service, lui met son nouveau titre sous le nez et lui donne sa démission. C'est SANS REGRETS que Daniel quitte l'I.E.G.S.P.
Nous sommes le 1er octobre 1984. Le jour même, Daniel prend un registre de commerce.
Concernant sa période I.E.G.S.P. et I.G.R.E.T.E.C., Daniel ne conserve aucune amertume et n'y voit que le côté positif de la chose.
Une nouvelle vie débute pour lui ... 40 ans en tant que professionnel de la photo et 40 ans de PASSION.
Notre désormais photographe de profession installe son magasin et son studio dans un "coin" du commerce familial. Les débuts sont difficiles mais, Daniel fait enfin le métier qui lui plaît.
Quand,
il ne fait pas des photos d'identités ou de studio, Daniel conseille ses
clients et vend dans son magasin des accessoires photo comme tout bon
photographe : des films, des encadrements, des albums, ... .
Il sert également d'intermédiaire avec les labos de développement photo.
Pendant ses premières années professionnelles, Daniel travaille notamment, pour le Musée du Verre de Charleroi en fournissant des clichés photo pour l'illustration de ses catalogues d'exposition.
Le premier en date titré "L'Art verrier en Wallonie de 1802 à nos jours" sera édité en 1985 par le "Crédit communal de Belgique" actuellement "Belfius". Nombre de photographies de pièces en verre présentées dans l'ouvrage sont de Daniel.

Catalogue d'exposition édité en 1985


Prise de vue de Daniel Bastin pour le catalogue "L'Art verrier en Wallonie..." - 1985

Daniel a également travaillé pour un catalogue consacré à la grande designer finlandaise Nanny Still (5) en concertation avec cette dernière.

Catalogue de l'exposition "Nanny Still : 45 ans de design" - Charleroi-Riihimâki 1997- © Photo de couverture Daniel Bastin

La collaboration de Daniel et le Musée du Musée du Verre de Charleroi durera une dizaine d'année.
Un jour, un dénommé Jean-Marie Eeckhout vient chez Daniel lui confié des pellicules photo à développer et converse avec lui. Daniel lui fait part du fait que les gens ne font pas beaucoup de portraits. Jean-Marie qui est instituteur en chef à Sart-lez-Moulin lui parle des photographies scolaires comme débouché professionnel.
Jean-Marie invite Daniel à se rendre à l’École communale de Rianwelz voir un photographe scolaire à l’œuvre et lui suggère de proposer ses services dans les écoles. Les toutes premières photos scolaires réalisées par Daniel se font à l’École communale du Petit-Courcelles dont, le directeur est Jacques Leton[sic]. Dans la foulée, il fera également les photos scolaires de l’École communale de Rianwelz, direction : Michel Daminet, de l’École communale de Sart-lez-Moulin et de l’École communale de La Fléchère, direction : Jean-Michel Delcourt
La machine est en route et au fil du temps, Daniel opère dans un nombre croissant d'écoles.
Cela amène Daniel à acheter un ancien magasin de meubles au n° 127 de la rue Émile Vandervelde à Souvret et à l'aménager avec un peu d'aide pour son "bizness". Il en élabore les plans et met la main à la pâte. Daniel est un garçon très méticuleux et tout est réalisé au millimètre près. Ceci est la preuve que le cursus technique qu'il a suivi n'aura pas été vain.
"L'Atelier photographique" est né...
A partir de ce moment et vu l'ampleur que prennent les photos scolaires, Daniel s’associe avec un autre photographe. Cela leur permet de mettre une partie de leurs ressources en commun pour acheter un matériel plus conséquent.
Une dizaine d'années plus tard, ils décideront de se séparer d'un commun accord. En effet, les deux hommes n'ont plus les mêmes aspirations.
Lors d'une interview accordée à un journaliste en 2019, Daniel lui confiera concernant la photo dite scolaire :
"Nous faisons des photos qui sont le reflet d'une triste réalité que certains vivent. Quand certains ont des nœuds papillons ou des robes à paillettes d'autres n'ont même pas de vêtements pour l'occasion. Je pense que je ne vendrai pas de photo à ces familles mais l'enfant a le droit, comme tous les autres, d'être mis à l'honneur et d'offrir son plus beau sourire."
En 1995-1996, Daniel visite d'un salon de la photographie et fait le constat que l'on assiste au chant du cygne de la photographie argentique.
En 1998, notre souvrétois a l'occasion de discuter avec un imprimeur de l'utilisation du numérique qui a fait son apparition dans le monde de l'imprimerie notamment, avec l'apparition de Phoshop.
Ce dernier lui parle d'une formation se donnant au Cepegra (6) à Gosselies. La formation Photoshop s'adresse principalement aux imprimeurs mais, Daniel s'y inscrit et sa participation acceptée.
La formation terminée, Daniel saute le pas et achète son premier MAC 3 PRO, un scanner et une imprimante couleur. Dans un premier temps, il commence par la retouche de photos anciennes et de leur impression. A l'époque, c'est la grande mode de reproduire et de restaurer les vieilles photos de famille ou les cartes postales anciennes. L'impression sépia est revenue à la mode.
Par après, Daniel utilisera également Photoshop pour préparer ses clichés scolaires et les imprimer sous forme numérique. Ce qui implique l'achat et l'utilisation d'une imprimante à pigments.
Sur sa lancée, Daniel se réinscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Charleroi pour suivre trois ans de cours supplémentaires de photographie et compléter ainsi son cursus. Attentif à tous les moyens d'expression, Daniel met un point d'honneur de s'intéresser aux différents types d’expression enseignés à l'Académie en visitant de temps à autres les différents ateliers.
Pendant un moment, Daniel s'associe avec une conseillère en image et une coiffeuse pour ouvrir un atelier "relooking". Cet atelier a lieu un mercredi par mois à Namur. In fine, Daniel immortalise cette journée en offrant aux participants une séance photo.

Portrait © Daniel Bastin

Une partie importante du travail de Daniel est le portrait de studio. Portrait pour se faire plaisir, pour offrir aux proches, pour se former un "book" à présenter à une agence de mannequina ou autre, ...
Portrait © Daniel Bastin |
Venons en à un moment très important dans la vie de Daniel.
Le jour de son anniversaire le 27 novembre 1999, celui-ci fait la connaissance de Fabienne Demanet entrée dans son magasin comme cliente. Le courant passe bien entre eux. Depuis, cela fait vingt-cinq ans qu'ils sont en couple.

Daniel et Fabienne - © Selfie Daniel Bastin

L'entrée de Fabienne dans la vie de Daniel marque un tournant dans la manière de Daniel de concevoir son business.
Après avoir formé plusieurs apprenti(e)s photographes, Daniel est lassé de la chose. C'est pourquoi après en avoir discuté ensemble, Fabienne et Daniel décident de travailler de concert.
En sus de son métier d'enseignante, Fabienne s'occupe de la partie après tirage des clichés photographiques et de la gestion financière. Quant à Daniel, il se charge du reste. Et cela, en parfaite harmonie.
Outre la photo scolaire, Daniel s'est beaucoup investi dans les reportages de mariage en essayant de leur apporter une touche originale.
Pour élargir sa clientèle, Daniel participe à différents salons du mariage à Charleroi, Mons et Namur en proposant à de futurs mariés différentes formules et présentations de reportages de mariage.

Venise et ses gondoles - © Daniel Bastin
Certaines formules incluent, notamment, un reportage photographique incluant un séjour à Venise, Florence, Rome, Londres, Amsterdam, Paris, Reims, Avoriaz.

Les reportages de mariage de Daniel sont pensés et soignés. Pour Daniel, il est essentiel que les futurs époux gardent le meilleur souvenir possible de cet étape importante de leur vie.
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© Daniel Bastin
Et, il est donc important pour Daniel d'établir un dialogue convivial et constructif avec les futurs époux afin de connaître leurs souhaits pour leurs photos de mariage. Daniel se charge alors de leur faire des propositions de scénarios pour immortaliser le jour de leurs noces.
Les contacts pris avec les futurs mariés et le projet se mettant en place créent une osmose qui fait que Daniel ne se sent pas seulement un exécutant mais, comme un proche de la famille participant à la noce.

© Daniel Bastin
Ajoutons que régulièrement, Daniel réalise des photos des œuvres du célèbre céramiste carolo Antonino Spoto destinées à illustrer des catalogues d'exposition ou à des revues spécialisées cf la revue française "La revue de la céramique et du verre".
Revue "De la céramique et du verre" - Article sur A. Spoto © Photos D. Bastin
Actuellement retraité, Daniel en a terminé avec la photo scolaire sans pour autant décrocher complètement des autres aspects du métier. Quand à son magasin, cela fait un petit temps déjà que celui-ci a été transformé uniquement en studio photo.


Sans titre Antonino Spoto, 2023 © Photo Daniel Bastin

Studio qui n'a pas pour vocation d'être uniquement réservé à l'usage de Daniel. En effet, il peut aussi être loué par des particuliers pour réaliser des séances photos.
Et occasionnellement, "L'Atelier photographique" sert également de salle d'exposition à notre photographe.
En outre, "L'Atelier Photographique" accueille en d'autres artistes et ou événements cf la présentation du livre d’Évelyne Scrève consacré aux écrits et aux dits du "cinéaste de l'Absurde" souvrétois Jean-Jacques Rousseau (8 ), "L'Avenir du Monde est inscrit dans vos mains" paru en 2018 aux "Éditions du Basson".

Lors de la présentation du livre d’Évelyne Scrève : Noël Godin, Joëlle Fensie, Étienne Vanden Dooren, Fabienne Demanet et Daniel Bastin 03/11/2018

Petite parenthèse concernant Jean-Rousseau : Jean-Jacques et Daniel étaient des amis de longue date. C’est pourquoi dans les années 90, Daniel organise dans son studio, à l’attention d’une vingtaine d’amis et connaissances, une rétrospective des films de notre cinéaste souvrétois. Cela afin de le faire découvrir à un public néophyte connaissant peu ou prou le cinéma « du petit maître souvrétois » comme le définissait le réalisateur et écrivain belge Frédéric Socher.
Une projection des films de Jean-Jacques, le cinéaste masqué ne se passant jamais sans un petite touche excentrique, une ouvreuse offre à l’entracte aux spectateurs présents un Frisco (9) emballé dans un conditionnement vintage comme au bon vieux temps des cinémas de quartier.
Plus tard, "L'Atelier photographique" accueillera une exposition de photographies de Virginie Saggese intitulée "Sénégal" et l'exposition "Carnaval'in vitro" de la photographe souvrétoise Amandine Lison.
Il est à noter que Daniel a été de nombreuses fois membre de jurys d'examen pour photographes à l'Institut technique "Félicien Rops" à Namur, à l'Académie des Beaux-Arts de Tamines, ...
Intéressons-nous maintenant à l'artiste.
En 1984, Daniel réalise sa première exposition personnelle intitulée "Voyage à Paris" à "La Ruche" à Marcinelle. Il participe également à une exposition collective à l'Hôtel de Ville de Gilly.
Ensuite, accaparé par sa vie professionnelle, Daniel délaisse le côté artistique de la photographie.
Mais, comme vu plus haut, Daniel s'était réinscrit à l'Académie des Beaux-arts de Charleroi quelques années après son premier cursus avec un double objectif : se perfectionner professionnellement et cheminer photographiquement vers une démarche plus artistique. C'était, pour être exact, pendant l'année scolaire 2000-2001.
Car, l'attrait de Daniel pour la photographie artistique a refait surface après avoir notamment contemplé les clichés photographiques à l'aspect flouté du gilicien Léonard Misonne (10). Ce qui incite Daniel à s'intéresser aux procédés de tirages photographiques anciens et à rechercher une technique pouvant l'agréer.
L'année scolaire 2001-2002, Daniel a l'opportunité d'effectuer un stage de trois jours chez le photographe liégeois Jean Janssis (11), spécialiste des tirages photos à la gomme bichromatée, procédé inventé au milieu du XIXe siècle (12).
Pendant son stage, Daniel a la chance d'effectuer les tirages bichromatés de deux photos de Jean Janssis et est conquis par la technique.
D'ailleurs, ce sont des photos bichromatées que Daniel présente comme travaux de fin d'année en deuxième et troisième à l'Aca.
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Nu © D. Bastin
Par la suite, notre photographe se consacra pendant plusieurs années essentiellement à l'étude du corps humain avant de changer son fusil d'épaule et de se tourner également vers le paysage en utilisant cette technique.
Avant d'évoquer les expositions auxquelles a participé Daniel en tant qu'artiste, il est à remarquer qu'il n'est pas facile pour un photographe professionnel d'intégrer le "milieu artistique".
En effet, les photographies professionnels sont quelque peu ostracisés par les photographes "artistiques". Ces derniers sembleraient estimer que les photographies professionnelles n'auraient pas de cachet artistique car assurant le pain quotidien de leurs auteurs.
A cela, Daniel répond qu'il a toujours essayé de donner un petit plus artistique à ses prises de vue professionnelles. Ses reportages de mariage et les "books" qu'il a réalisés en témoigne.
Cette démarche a d’ailleurs été remarquée par son ancien professeur de photographie Jacques Vandenberg, Président du groupe "Picto Bénélux". Ce dernier a donc invité Daniel à rejoindre son groupe dont la vocation est de perpétuer les techniques anciennes et de les faire connaître au public.
Membre à part entière du mouvement "Picto Bénélux", Daniel participe aux réunions mensuelles et aux diverses expositions du groupe depuis 2022.
Expositions auxquelles Daniel a participé depuis 2001
2001 : Exposition collective des élèves de l'Aca Charleroi au Cépégra - Aéropole de Gosselies
2002 : Exposition des lauréats de la Mission photographique 2001 "Photographier l'Architecture" au Waux-Hall - Nivelles
2003 : Exposition collectives des élèves de l'Aca Charleroi à Sint-Niklaas
2003 : Exposition collective "Photo et Architecture" au Palais des Beaux-Arts - Charleroi
2003 : Exposition collective au CEME - Dampremy
2003 : Exposition personnelle "Introspection" à la Libraire "Molière - Charleroi
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Conception : P. Bauwens et D. Bastin - © Daniel Bastin |
2004 : Exposition collective "Matière à impression" au CEME" - Dampremy
2004 : Exposition personnelle au Malt - Charleroi
2004 : Exposition personnelle à la Galerie von Kraft - Knokke-le-Zoute
2005 : Exposition personnelle chez Dam-Dam - Gerpinnes
2006 : Exposition personnelle à la Galerie "Un autre regard regard" - Luxembourg-Ville
2007 : Exposition personnelle à "L'Assiette au beurre" - Frameries
2008 : Exposition personnelle "Corpus et terra" à la Galerie Verhaeren - Bruxelles
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Archives Luc Heuchon |
2008 : Exposition collective à la Librairie "Molière" - Charleroi
2008 : Exposition collective "Le Patrimoine en lumière" au Rockerill - Marchienne-au-Pont
2008 : Exposition collective "Techniques anciennes, Art actuel" aux Halles Saint Géry - Bruxelles
2008 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2009 : Exposition collective "Les Plaisirs" à la Maison de la Laïcité - Pont-à-Celles
2009 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2010 : Exposition personnelle à la taverne "L'Étang bleu" - Lobbes
2010 : Exposition collective "Mutatis Mutandis" au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2011 : Exposition collective "Libération" au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2012 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2013 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2013 : Exposition collective de la Fédération des Photographes francophones à la bibliothèque provinciale de l'U.T. - Charleroi
2013 : Exposition personnelle à la "Galerie Double 1 - Bruxelles
2013 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2014 : Exposition collective au Centre culturel - Mont-sur-Marchienne
2014 : Exposition personnelle "30 ans de rencontres photogra- phiques" au Centre culturel de La Posterie - Courcelles
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Archives Luc Heuchon |
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Prise de parole de Daniel lors du vernissage de "30 ans de rencontres photographiques" - Photo source inconnue ? |
2016 : Exposition personnelle "Voyage entre deux rives" au Centre culturel - Seneffe
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Archives Luc Heuchon |
2017 : Exposition collective à l'Hôtel de Ville - Montignies-sur-Sambre
2017 : Exposition personnelle "Regard intérieur" à la "Vie est belle" - Mons
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© Conception D. Bastin |
2021 : Exposition collective "Journée mondiale de la Photographie au Sténopé" sur le site web : http://pinholeday.org
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Photographie exposée virtuellement à l'occasion de la "Journée mondiale de la Photographie au Sténopé"sur le site web consacré à l'événement |
2022 : Exposition collective du Groupe Picto Bénélux "Rencontre internationale de la Photographie" - Heerlen (Pays-Bas)
2023 : Exposition collective du Groupe Picto Bénélux à la "Rencontre internationale de Photographie" - Anvers
2023 : Exposition personnelle "Côté Boudoir" à la "Galerie de l'Atelier Photographique - Souvret
2023 : Exposition collective du Groupe Picto Bénélux à la "Rencontre internationale de Photographie" - Ninove
2023 : Exposition personnelle "Toi, moi et la mer" à la "Galerie de l'Atelier photographique - Souvret
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© Conception D. Bastin |
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Préparation et montage de l'exposition "Toi, moi et la mer" © Fabienne Demanet |
A la lecture de la liste des expositions, vous aurez constaté que Daniel s'est également tourné vers la prise de vue au "sténopé", appareil photo dérivé de la chambre noire et muni d'un minuscule trou (sténopé) servant à la prise de vue, l'image se fixant à l'envers sur une surface plane.
Nous allons faire maintenant une petite incursion dans la sphère privée de Daniel.
Nous avons vu qu'adolescent, Daniel se déplaçait en vélo. C'est une activité qu'il continue à pratiquer à ses heures perdues avec Fabienne et pour leurs déplacements terrestres quand ils naviguent au gré des canaux.

Fabienne et Daniel face au Palais des Beaux-Arts de Charleroi ©Photo D. Bastin

En 2007, Fabienne et Daniel sont à Venise avec un couple de jeunes mariés pour un "shooting" photo. Visitant l'île de Burano, nos deux souvrétois font la connaissance d'un couple de français qui a loué un bateau pour visiter la lagune.
Suite à cette rencontre, l'idée de la pratique du bateau séduit nos deux concitoyens. C'est pourquoi dès leur retour en Belgique, Daniel demande à Fabienne de se renseigner sur la location de bateau.
Elle trouve un loueur en France et notre couple souvrétois réalise sa première navigation fluviale sur la Somme à la Toussaint 2007.
Vient ensuite la location d'un bateau pour visiter la lagune de Venise et un Nieuport-Bruges-Nieuport en 2008. Dans la foulée, Daniel achète un bateau baptisé le «Rodina».
Mais pour piloter son bateau personnel, il faut un brevet de conduite. D'où, Fabienne et Daniel s'inscrivent aux cours de navigation fluviale donnés à l’U.C.L. et obtiennent leurs brevets de pilote de bateau. Parallèlement, ils suivent également des cours de radio.

Le "Rodina" - ©Photo D. Basti

Faut dire que l'intérêt de Daniel pour les bateaux ne date pas d'hier. C'était son second rêve d'adolescent.
Une première incursion certes plus que modeste de Daniel dans le domaine nautique eut lieu début
des années 1980. Un jour, Daniel me propose que nous achetions des
canoës pour faire quelques descentes de rivières. L'idée me séduit
et je marque mon accord
S'ensuit l'achat d'embarcations et se pose la question de la pratique. C'est ainsi que nous décidons de nous essayer au maniement des canoës sur le lit de l'ancien canal Charleroi-Bruxelles à Pont-à-Celles. Si ma mémoire est bonne, nous étions au mois de mai et le soleil brillait.
Premier à m'aventurer sur l'eau, mon esquif chavire, je tombe à l'eau et je coule. Je refais surface et ma tête ayant émergé de l'eau, je vois mon Daniel qui n'écoutant que son courage, saute à l'eau pour me porter secours, le poing brandit prêt à m’assommer.
Réalisant la chose, je crie "à tue-tête" : "laisse-moi nager" et lui entend : "je ne sais pas nager". Heureusement, il finit par comprendre ce que je lui disait et échapper ainsi au K.O. technique.
Sortis de l’eau, trempés et grelottant de froid, nous déshabillons et nous retrouvons en caleçon sur la berge. Quoique le soleil soit présent, il fait friquet. Alors, nous décidons rapidement de "lever le camp" afin de rentrer nous sécher et nous changer.
Le plus tordant dans l'aventure est le fait qu'un énergumène, venu au vieux canal pour laver sa voiture, nous voyant fort dévêtus sur la berge, ne trouva rien de mieux que de nous imiter. Mais, il eut vite fait de renfiler ses vêtements.
Après l'achat de son bateau, les voyages fluviaux s'enchaînent avec pour destinations dans le désordre : Maastricht, Paris, Anvers, Amsterdam, Rotterdam, Liège, Bruxelles, Huy, Namur,...

Huy - © D. Bastin
Depuis ses premiers voyages fluviaux, Daniel fait des prises de vue tout au long de ses périples. Petit à petit, une idée a germé dans son esprit pour aboutir au concept de son site "Photographe- Voyageur".

Le concept est de partager et nous faire participer à une autre forme de tourisme en se laissant porter au gré des flots avec un petit côté épicurien dans le sens moderne du terme.
Quant à la prise de vue, Daniel est à la cherche avant tout d'un élément graphique ou architectural.
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© D. Bastin |
Pour le côté épicurien, il aime présenter un élément culinaire et ou, le décor d'un café, d'un restaurant qui l'ont marqué.

© D. Bastin

Il est à noter que Fabienne et Daniel postent quasi quotidiennement des nouvelles de leurs échappées nautiques sur le site "https://www.facebook.com/p/Daniel-Bastin-photographe-voyageur.
Pour terminer, quelques infos en vrac ...
Début des années 80, Daniel réalisa un reportage sur les fêtes de Nolichamps dans le quartier de Rianwelz. A cette occasion, il suivit le chanteur souvrétois Camille Trouillet (12) qui parcourait les rues du quartier en chantant accompagné par son accordéoniste attitré Jacques Scourniaux. Malheureusement , le film réalisé à cette occasion semble perdu.

Photo : Nestor Servais - Collection Luc Heuchon

Cette évocation des fêtes de Nolichamps est l'occasion rêvée pour parler de l' intérêt de Daniel pour le folklore local. Curieux de tout, Daniel s'est toujours intéressé à la vie sociale et culturelle de Courcelles.
C'est ainsi que dans les années 80, Daniel et moi avions pensé à réaliser un ouvrage de cartes postales anciennes consacré à la commune de Courcelles en faisant appel à l’intellect et aux souvenirs de Monsieur Maurice Gantois éditeur du toute-boîte "La Petite Lanterne". Malheureusement, le projet n'aboutit pas.
Habitant Souvret depuis déjà quelques années, Daniel s'est naturellement intéressé au folklore de la localité. A un moment, il a souhaité "humer" et s'imprégner de l'ambiance carnavalesque qui anime Souvret à la Laetare. Le côté philanthropique de la société folklorique "Les Barons Vadrouilles" lui parlant, c'est tout naturellement qu'il intègre cette œuvre de bienfaisance.

Les Barons Vadrouilles

Sa passion fluviale ayant pris le dessus, il a du à son grand regret abandonner la société folklorique tout comme le Lions Club dont il fut membre pendant plusieurs années.
Daniel n'a pas pour autant quitté le milieu caritatif car, le bénéfice retiré de la vente d'une de ses œuvres artistiques est destiné à un laboratoire de recherche en protonthérapie.
Pour souligner l'intérêt de Daniel porté aux chose locales, il me tient personnellement à cœur de souligner le fait que Daniel a été un des quatre sponsors qui m'ont aidé à monter mon exposition "Les Simon de Trazegnies : 3 générations d'architectes" présentée au Château de Trazegnies en 2004.
Musicalement, Daniel est un amateur de jazz qui, à diverses reprises, a photographié de nombreux jazzmen et formations lors de concerts.

Un soir de mai 2016 - © D. Bastin

Une de ses photos prise lors d'un concert du groupe belge "Vaya con Dios" " Aux Temps choisis" à Gilly plut à la firme de disques R.C.A. qui lui acheta le cliché.
Retraité, Daniel s'est découvert une nouvelle passion et suit les cours de reliure de "L'Atelier du Livre" de Mariemont.
Il est important de signaler que courcellois dans l'âme, Daniel se sent également profondément carolo. Il voue à la Ville de Charleroi un attachement sans faille car comme, il le dit :
"J'ai fait une partie de mes études à Charleroi et si l'Académie des Beaux-Arts de Charleroi n'avait pas existé, je n'aurais jamais pu réaliser mon rêve et vivre de ma passion".

Le "Made in Charleroi" © Fabienne Demanet
