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mardi 11 juillet 2023

Un homme singulier... Florisse Lagneaux, premier bourgmestre socialiste de Courcelles.

En ce joli mois de juin 2023, je vais vous parler d'une personnalité politique courcelloise évoquée dans le KI, KWA, OU.... de février 2023. A savoir, le camarade Florisse Lagneaux, premier bourgmestre socialiste de Courcelles.

Homme étonnant que ce Florisse Lagneaux qui faisait partie de la bourgeoisie courcelloise et qui, à l'instar d'autres personnalités de son époque (le Dr Fernand Mascaux, l'avocat Jules Destrée,...) issues de ce même "Establishement", prit fait et cause pour la défense des droits et des aspirations des plus démunis.

Quelles étaient les motivations profondes de cet homme pour intégrer le P.O.B.  et de consacrer une partie de sa vie à la défense de la masse laborieuse ?

A vrai dire, il est difficile de les connaître car, nous savons peu de chose de sa vie privée et publique. Nous ferons donc avec les moyens du bord pour évoquer ce personnage qui n'avait pas la plume dans sa poche.

N.B. : Avant de débuter, il est à signaler que le prénom de notre quidam est bien Florisse et non Floris comme indiqué sur son bilan de gestion communale et sur les cartes postales représentant l'école industirelle en 1902 et 1907.

LAGNEAUX, Florisse - Joseph

Florisse Lagneaux - Extrait de "Histoire de Courcelles" / Élie Lemal,
édition 1914

Florisse Lagneaux est à Courcelles le 29 septembre 1852.

Il exerçait la profession d'Ingénieur-Conducteur des Travaux dans le milieu minier.

Bourgmestre faisant fonction de Courcelles 1895-1904.

Entre 1880 et 1883, le mouvement pour la conquête du Suffrage universel s'est mis en marche.

Cette période est ponctuée de grèves éclatant le plus souvent d'un seul puits de mine et durant de plusieurs jours à plusieurs semaines. Ces grèves sont déclenchées en réaction à la misère avec des revendications salariales et la volonté d’accéder au Suffrage universel. Toujours, elles sont réprimées par l’envoi des gendarmes ou de l’armée et souvent avec brutalité.

A ce propos et à propos de Florisse Lageaux, Achille Delattre a écrit dans son livre consacré à « Alfred Defuisseaux , un homme, une période » : "Les ouvriers étaient d’une naïveté surprenante quant au moyen de la grève pour conquérir le droit de vote. J’ai vu les ouvriers d’un seul charbonnage déclarer la grève pour le Suffrage universel. Le Directeur des Travaux nommé Lagneaux, homme compréhensif et aux idées larges et qui devint par la suite bourgmestre socialiste de Courcelles , arriva au charbonnage où il fit comprendre aux grévistes qu’un mouvement dans un seul charbonnage ne saurait avoir d’influence sur le Parlement."

Il leur dit :« ce qui faut, dit-il, c’est un vaste pétitionnement à adresser au Gouvernement. Si vous voulez, nous allons commencer. Je rédigerai, dit-il, la pétition et je la signerai le premier ». La masse des ouvriers applaudit cette déclaration inattendue et la grève n’eut pas lieu. A la remonte, la pétition était rédigée et le directeur avait signé en indiquant sa qualité. Aussitôt, le papier se couvrit de signatures, plus ou moins bien écrites et surtout de croix maladroitement tracées. « Ça y est maintenant, disaient les ouvriers, heureux de la bonne idée de leur directeur, si les chefs de fosses se mettent avec nous, la cause est gagnée ».

Mais, le chemin conduisant au Suffrage universel pur et simple est encore long. En 1893, L’État belge passe du Vote capacitaire(1) au Suffrage universel plural. Avec le système de vote plural, seuls les hommes de plus de 25 ans ont le droit de vote. Certains en fonction de leur fortune ou de leurs diplômes, ont droit à 2 ou 4 voix. Les femmes n'ont pas le droit de vote.

Prenons pour exemple la commune de Courcelles peuplée en 1899 de 14.749 habitants et 2548 électeurs pouvant voter, les voix se répartissent ainsi : 1436 électeurs à 1 voix, 675 électeurs à 2 voix, 293 électeurs à 3 voix et 144 électeurs à 4 voix soit un total de 4241 suffrages.

C'est le 17 novembre 1895, sous le système du vote plural que,  Florisse Lagneaux est élu au Conseil communal de Courcelles, sous la bannière du P.O.B.  Ce nouveau Conseil communal est composé  exclusivement d'élus socialistes et la composante chrétienne-libérale qui détenait le pouvoir absolu jusqu'alors, est tout simplement exclue du pouvoir.

Les 13 élus socialistes sont : Henri Dewiest, Pierre Joseph Dubois, Alexandre Ghislain dit le Ballon, Émile Gilbert,  Florisse Lagneaux, Ovide Lambiotte (ancien conseiller libéral), Albert Lemaître, François Maghe, ChristianFrançois Wéry. Mendiaux, Joseph Martin, le Dr Fernand Mascaux, François Noël,

Lors de l'installation du nouveau Conseil communal, Florisse Lagneaux est désigné en qualité de 1er Échevin et Officier de l’État -civil et devient le premier Bourgmestre socialiste de Courcelles.

Le Roi Léopold refuse cet état de fait et Florisse Lagneaux ne pourra porter que le titre de "Bourgmestre faisant fonction" (F.F.). Les socialistes Christian Mendiaux et Ovide Lambiotte deviennent quant à eux les 2ème et 3ème échevins.

Le système électoral plural prévoyant le remplacement d'une moitié des élus après quatre ans de législature, Florisse Lagneaux est  candidat à sa succession lors des élections communales suivantes et est réélu. Les deux échevins le secondant dans sa tâche sont cette fois, Albert Lemaître et Joseph Martin qui avait succédé à Ovide Lambiotte après le décès de ce dernier survenu en 1896.

Florisse Lagneaux dirigera la Commune de Courcelles jusqu'en 1904. Ensuite, nous perdons sa trace.

Place Florisse Lagneaux avec l’École industrielle en 1902 -  Collection L. Heuchon

Mais, ce qui retient surtout notre attention concernant Florisse Lagneaux, c'est le bilan qu'il a établi de la gérance socialiste de la l'Administration communale de Courcelles après quatre ans de gestion et des manquements de la majorité qui a précédé les socialistes au pouvoir.

D'entrée en page de garde, Florisse Lagneaux fait état de la dette communale qui était en date du 31/12/1895 de 536.987,61 francs de l'époque et de 482.065.05 francs en date du 31/12/1899 soit une diminution de la dette de 54.922.56 francs.

En outre, Florisse Lagneaux débute sa préface en ces termes : "Depuis de nombreuses années, la commune de Courcelles a été administrée par un Conseil composé exclusivement de catholiques et de libéraux, unis dans les mêmes pensées réactionnaires, parce qu'ils y trouvaient les mêmes intérêts privés. En effet, ceux qui dirigeaient notre Administration communale étaient les représentants de quelques grands industriels ou les domestiqués du clergé, qui se partageaient tour-à-tour tous les privilèges au détriment des contribuables, tout en fermant les yeux sur les abus qui se sont commis dans tous les services publics et notamment dans la tenue de notre caisse communale et dans l'administration du patrimoine des pauvres."

Le ton est donné. Florisse Lagneaux s'emploie ensuite à démontrer la mauvaise gestion de la coalition"Arc en Ciel" et les réalisations de la majorité socialiste en matière de gestion.

Passons le rapport établi par Florisse Lagneaux  au crible et débutons par l'Instruction publique. 

Florisse Lagneaux déplore que les enfants en bas aient été accueillis pour deux de ses trois classes dans des "taudis infects". Et la plus récente, celle du Trieu bâtie "en dépit de toutes les règles de l'art et de l'hygiène.

Mais dès 1895, les choses ont changé et quatre nouvelles classe gardiennes ont été construites.

Le constat pour les classes de l'enseignement primaire du Trieu et du haut de Forrière est du même ordre : châssis des fenêtres et toitures  laissant passer le vent, plâtras des plafonds tombant sur le sol des classes. A certains moments, les maîtres devaient licencier les élèves en raison du manque de clarté.

En conséquence de quoi, la nouvelle majorité fit construire de nouveaux locaux à Forrière et transformer  complétement ceux du Trieu. La majorité socialiste fit également construire des classes mixtes et gardienne dans le hameau de Sart-lez-Moulin.

En parlant du hameau de Sart-lez-Moulin et de ses habitants, Florise Lagneaux écrit : "...les habitants  furent toujours considérés par nos édiles doctrinaires comme des vassaux ne connaissant leurs seigneurs et maîtres pour recevoir en période électorale seulement une généreuse poignée de mains en échange des contributions versées à la caisse communale."

Le bourgmestre f.f. Lagneaux parle également des fournitures scolaires et du matériel didactique mis à la disposition ds élèves et des maîtres. Le constant est également édifiant : aucun contrôle quant à la distribution à la fourniture et la distribution des fournitures classiques. Notamment, les chefs d'école faisaient le commerce d'objet classiques. 

Le collège communal mit de l'ordre dans tout cela et améliora la formation des enseignants en leur fournissant des revues pédagogiques et en organisant des réunions périodiques entre la Commission enseignement et le personnel enseignant.

La nouvelle majorité s’employât également à réorganiser les cours pour adultes donnés dans les quartiers de Trieu-des-Agneaux et Rguignies. Cours indispensables pour aider les jeunes gens à consolider ou d'entretenir l'enseignement reçu à l'école primaire.

Par la suite, ces cours seront remplacés par les cours donnés à l’École industrielle.

Ah, l’École industrielle !!! En date du 8 avril1897, le Conseil communal décide de doter la commune d'une école industrielle et pour ce faire, élever les locaux de l'école du Trieu pour accueillir les élèves. En date du 26 avril 1897, un Arrêté royal donne le feu vert pour son organisation.

Cela ne se fera pas sans mal, Florisse Lagneaux écrit à ce sujet : "Nous ne passerons pas ici en revue les moyens employés pour saturer l'école industrielle de doctrinarisme réactionnaire,..."

Il termine le chapitre enseignement en parlant de la création d'écoles ménagères.

Passons maintenant à la section "Travaux publics".

Comme pour les écoles, Florisse Lagneaux déplore l'état dans le quel se trouvent nombre de bâtiments communaux cf la maison communale. Au sujet de laquelle, il écrit ceci :"La maison communale était dans un état déplorable;...Il est vrai que ces MM. ne se rendaient au pinâcle [Sic] que lorsqu'un intérêt personnel les y appelaient. Les rares proçès-verbaux de leurs séances en témoignent."

Le camarade Lagneaux parle également des l'état pitoyable des trois églises de la commune existant à l'époque. Et du fait que depuis l'avénement du P.O.B. à la tête de la commune, "...le clergé aidé des marguilliers ne manquèrent aucune occasion de tirer sur la caisse communale..."

Sous les auspices du P.O.B. au pouvoir, les puits communaux et les fontaines publiques ont été pourvus de nouvelles pompes à eau, les précédentes étant en ruine. Florisse Lagneaux signale aussi qu'un système de distribution d'eau a été établie au quartier des Culots (2) ainsi qu'aux quartiers de Wartonlieu et de la Glacerie.(3) 

Florisse Lagneaux fait également état du pavage de la rue du Trieu-des-Agneaux ainsi que le creusement d'un puits communal décider au Conseil communal du 14 octobre 1896.

Le conseil communal du 29 juillet adjugea à l'entreprise Adolphe Mestrez de Courcelles l'amélioration  de la rue dite "Basse Égypte" et fit exécuter des travaux de distribution d'eau.

Le mois suivant, il fut adjugé à Camille Éloy, un autre entrepreneur courcellois, les travaux de filets d'eau et d'assainissement de divers chemins.

Etc...

L'éclairage public est également évoqué. Au 1er janvier 1899, l'Administration communale négocie un nouveau contrat avec une compagnie gazière et l'installation gratuite pour les nouveaux abonnés et une diminution de 10 centimes le m3. Soit, le prix de 15 centimes au lieu de 25 centimes.

Usine à gaz de Courcelles (CP Édit. Émile du Ballon) - Collection L. Heuchon

Il est également décidé d'étendre l'éclairage public au gaz à toute la commune. L'Administration communale de Courcelles se réservant  le droit d'avoir recours à un autre mode d'éclairage "... si la science découvrait un procédé plus efficace et plus économique."

Les C.P.A.S. n'existant pas l'époque de Florisse Lagneaux, il existait un "Bureau de Bienfaisance" (4) chargé de faire l'aumône aux pauvres. 

En 1894, l'administration "doctrinaire" allouait un subside des pauvres  de 8.000 francs. Dans la perspective des élections communales de 1895, ce subside fut augmenté de 2.000 francs. A partir de l'accession des socialistes à la tête de la Commune, le subside fut porté à 18.953 francs soit près de 11.000 francs supplémentaires.

A partir de 1895, le bureau de bienfaisance est confié à 5 administrateurs  issus de la classe ouvrière. Ces derniers étaient secondés par 5 pères de famille pauvre pour les visites à domicile.

Quoique la dette communale ai déjà évoquée dans l'article, il est bon d'y revenir. En effet, à la veille des élections communales de 1895, un tract électoral de la coalition libérale-catholique de 1895 disait en substance "qu'il était dangereux de confier aux socialistes le "trésor amassé" alors que le montant des  annuités (dettes) de la Commune du au Crédit communal et au Trésor public s'élevait, sous la gérance de la coalition libérale-catholique,  à la somme de 536.98761 francs.

Pour appuyer ses dires, Florisse Lagneaux évoque dans son bilan de 4 ans de gestion socialiste plusieurs exemples cf. : la création de la route  Gosselies - Le Roeulx. Du 25 août 1841 au 31 juillet 1858, la Commune de Courcelles a versé la somme de 54.215 francs en achetant des actions ayant une valeur nominale de 250 francs. Soit un total de 200 actions et un reliquat en espèces de 4.215 francs.

Seules 40 actions furent déposées dans la caisse communale, les 160 autres ne furent pas réclamées à  la société ayant la gestion de la route. 

Le 6 juillet 1889, la société gérant la sus-dite route modifie ses statuts et réduit son capital. Résultat des courses, la Commune de Courcelles perd 160 actions.

En 1893, la Province du Hainaut rachète la route Gosselies-Le Roeulx à la société gérant la dite route. Cette dernière rembourse à ses actionnaires 125 francs par action. La Commune de Courcelles perçoit quant à elle la somme de 5.000 francs. 5.000 francs qui, pour une raison inconnue, n'entreront jamais dans la caisse communale.

Une partie est récupérée sous la gestion socialiste en exerçant un  recours à l'encontre du receveur communal de l'époque. Celui-ci étant décédé, ce sont ses héritiers qui durent rembourser la somme.

Seuls 2.500 francs purent être récupérés, les héritiers s'étant déclarés insolvables.

Pour le reste, beaucoup d'arriérés furent réclamé à la nouvelle majorité car, diverses dépenses n'avaient pas été réglées sous l'ancienne mandature.

Cerise sur le gâteau, une véritable hécatombe s'est produite parmi TOUS les employés communaux. A tel point que la nouvelle mandature dut faire appel à du personnel intérimaire pour assumer les tâches régaliennes de l'administration communale. Mais, leur guérison ne put être obtenue que par des moyens énergiques mais, efficaces.

Malgré et grâce aux efforts financiers consentis sous la nouvelle mandature pendant 4 ans, le compte communal de 1898 se clôture avec un boni de plus de 26.000 francs.

Pour parvenir à ce résultat, le Conseil communal taxa, dès 1896, les trois sociétés charbonnières présentes sur le territoire de Courcelles. Le montant de la taxe s'élevait à 10.000 francs à répartir entre elles.

En 1898, le Conseil communal vote deux nouvelles taxes percevables au 1er janvier 1899. 

Il s'agit d'une taxe de 1% sur les bénéfices réalisés par les sociétés industrielles après la déduction de l'intérêt nominal de chacune d'elles et d'une taxe de 4 francs par cheval-vapeur (c'est-à-dire "la force motrice". Sont exemptées les machines servant à la ventilation et à l'exhaure des puits de mines.

Mais, la pilule a difficile à passer. Les autorités compétentes ne cessant d’ergoter. Florisse Lagneaux émet "l'hypothèse" que ces autorités compétentes cherchent "... sans doute un moyen de frapper d'office les petits contribuables..." de la Commune.

Florisse Lagneaux est décédé à Hasselt en 1910.

Notes

(1)  Vote capacitaire : de 1830 à 1883 seuls les plus riches peuvent voter ainsi que quelques. A partir de 1883, le droit de vote est élargi pour les gens sachant lire et écrire ou ayant de l'instruction. C'est-à-dire, le vote capacitaire.

(2) Le quartier des Culots correspond plus ou moins aux actuelles rues Hubert Bayet et de Wartonlieu.

(3) Cela paraît étrange car, Élie Lemal écrit dans le chapitre de son "Histoire de Courcelles" que l'installation d'un réseau de distribution d'eau potable  à Courcelles débuta réellement avec le placement de la première conduite d'adduction d'eau le 2 juillet 1929 et que le Trieu et la rue de la Motte (actuellement rue Winston Churchill) furent raccordés au réseau en mars 1929[Sic]. Toujours d'après E. Lemal, un premier projet de distribution d'eau daterait de 1900 et enterré peu de temps après. En 1911, un autre projet vit le jour. Mais, il sommeilla dans les cartons  à cause de la Première Guerre mondiale avant d'être ressorti en 1920. Le Corps des Mines opposa son veto et le dossier mis au placard jusqu'en 1929.

Auteur : Luc Heuchon©

Reproduction partielle autorisée à condition de citer la source.

Contact : alain.luc.richir.heuchon@gmail.com

 

Bio-bibliographie succincte

Delattre, Achile

Alfred Dufuisseaux : un homme, une période

. - [S.l] ; Inst. Emile Vandervelde, [s.d.]

. - 188 p. : ill.

. - Florisse Lagneaux : p. 124-125

Journal...

Journal de Charleroi : [quotidien socialiste]

. - 1896-1905

Lemal, Elie

Histoire de Courcelles

. - Marcinelle : Imprimerie "La Concorde"

. - 181 p. : ill. hors-texte

. - pp. 157, 179    

Région... (La) 

La Région de Charleroi : quotidien

. - 1914-1918

Bibliographie

Lagneaux, Floris[Sic]

Quatre années de régime communal socialiste

. - Bruxelles : Imprimerie Veuve Désiré Brismée, 1899

. - 15 p.

Auteur : Luc Heuchon©

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