A notre grand dam, nous ne connaissons rien de la jeunesse du camarade Victor Paindaveine à part le fait qu'il fit partie des scouts socialistes les "Faucons rouges" et des "Jeunes Gardes Socialistes" (J.G.S.) de Trazegnies.
C'est dans ce cadre qu'il rencontrera sa future épouse Léona Motquin dont, il divorcera en 1942.
Professeur de mathématique dans la vie courante, Victor Paindaveine est une des figures de proue des Jeunes Gardes Socialistes de la Région de Charleroi. En effet, il en assuma la présidence au niveau régional et fut membre de la direction nationale.
C'est à ce titre qu'au début, il s'oppose farouchement à l'unification des Jeunes Gardes Socialistes avec les Jeunesses Communistes. Lors du congrès des J.G.S.qui se teindra à Roux après les grèves de 1936 et la victoire aux élections législatives du P.S., les J.G.S. organisent, sous la présidence de Victor Paindaveine, un congrès afin de donner une nouvelle orientation à leur combat et tenter un rapprochement avec les Jeunesses communistes.
Paindaveine et un dénommé Allard estiment que cette union rendrait les jeunes plus forts dans le combat contre le capitalisme et le fascisme. Mais, Fabrice Martens
Finalement, cette fusion aboutira avec beaucoup de difficultés sous l’appellation des "Jeunes Gardes Socialistes Unifiées" (J.G.S.U.) et durera peu de temps. En effet, les socialistes craignaient une mainmise communiste sur l'organisation.
Ceci dit, une autre source nous apprend qu'à la fin de l'entre-deux-guerres, Victor Paindaveine était farouchement opposé à cette union. Quid ??? Nous n'avons pu élucider la chose.
En septembre-octobre 1940, Victor Paindaveine reçoit chez-lui des socialistes membres du Parti Ouvrier Belge (P.O.B.) ainsi que les communistes Henri Glineur et P. Bosson[sic], membres du P.C. Une réunion des Jeunes Gardes Socialistes Unifiées aura également lieu à son domicile.
Henri Glineur collaborera avec Victor Paindaveine du 08/09/1940 au 22/06/1941 à la parution du journal clandestin "L’Étincelle"".
Dans un courrier daté de 25 septembre 1940, Victor Paindaveine rappelle à Hendrick De Man sa demande d'être reçu par lui. De Man répond à son courrier en fixant rendez-vous à Victor Paindaveine.
Mais, le courrier date du 7 octobre et Victor le reçoit le jour mêm du rendez-vous. C'est-à-dire le vendredi 11 octobre. D'où, impossibilité de se rendre à la convocation.
Léona Motquin envoie donc un mot d'excuses à De Man en demandant à ce dernier de reporter le rendez-vous à une date ultérieure. En sus, elle informe que Victor Paindaveine est alité car, il souffre d'une crise aiguë de la vésicule biliaire.
Finalement, nous ne savons pas si, ce rendez-vous eu lieu. Mais, au bas du courrier de Léona Motquin, il a été annoté : "D'après Tom, serait devenu communiste".
Quant à Victor Paindaveine, il date son adhésion au Parti Communiste fin mai 1941 et dans un premier temps, Victor Paindaveine fonde la cellule carolo du "Front wallon pour la Libération du Pays".
En avril-mai 1941, Victor Pandaveine, Jules Avaux et un dénommé Marcel Lambotte sont à l'origine de la création du "Front de l'Indépendance" de la Région de Charleroi. Dans la foulée, Victor Paindaveine et Jules Avaux créent le journal clandestin "Le Pays wallon".
Après 4 ou 5 numéros parus du 03 avril 1941 à juillet 1941, le journal fusionnera avec "L'Indépendance" journal officiel du F.I. Victor s'occupe activement de la presse et des publications en général.
En janvier 1942, les allemands procèdent à l'arrestation du groupe "Wallonie Libre". Le domicile du couple Paindaveine-Motquin est perquisitionné. Dans la foulée, Victor Paindaveine est interrogé par l'autorité allemande à la rue Ernest Charles à La Louvière. où, il est interrogé
Il comparait à nouveau devant les représents de l'autorité allemande le 3 mars 1942 avec un autre résistant dont, il ne connaîtra pas le nom. Ils sont interrogés au sujet des groupes armés de Charleroi.
Suite à une deuxième visite de la Gestapo venue à son domicile pour l'arrêter, il décide avec son épouse d'entrer dans la clandestinité. Nous sommes le 22juillet 1942, le couple part pour le Borinage.
Victor devient alors le responsable régional du Front d'Indépendance (F.I.) de la Région du Borinage. De
temps à autre, les époux Paindaveine-Motquin sont en contact quoique
déjà en instance de divorce.
Il continue cependant de publier en collaboration avec Jean Terfve (2) le journal régional "L'Indépendance".
Début janvier 1943, Victor Paindaveine est envoyé à Liège comme responsable provincial du F.I. Il a été écrit que c'était suite à une indiscrétion de son beau-frère Arsène Motquin qu'il fut arrêté en avril 1943. Ce qui n'est pas tout à fait vrai...
Pourquoi ??? Victor Pandaveine a également dans ses attributions la récolte de fonds pour le Maquis : aides matérielles aux résistants et réfractaires ainsi qu'à leurs familles, pour la parution des journaux et tracts clandestins, ...
Ayant appris qu'il était possible "d'obtenir de l'argent afin de soutenir notre mouvement. Mon beau-frère Motquin Arsène avait fourni tous les renseignements me permettant d'entrer en liaison avec le représentant d'une soi-disant qui était chargée d'aider la résistance en Belgique notamment. A cette époque, j'avais besoin d'une forte somme (100 000 frs) pour payer une imprimerie que j'avais achetée afin de tirer régulièrement les journaux du F.I. Je me suis rendu à Paris le 1er ou 2 avril où devait se traiter l'affaire. Là, je fus mis en contact avec un appelé Jacobs de nationalité belge qui me versa [un acompte de] 250 000 fr français que je ramenai en Belgique".
Victor Paindaveine fit appel à un dénommé Clément domicilié à Bruxelles. C'est ce dernier qui l'avait conduit à Paris pour obtenir le prêt. Fort de cette expérience et voulant en faire profiter le F.I. et le Parti communiste, le camarade Victor Paindaveine leur fait parvenir un "mot".
Suite à ce "mot", il obtient une entrevue entre Pier Nothomb du P.C. et "Nicolas", le responsable national du F.I. Ces derniers lui reprochèrent de s'être rendu à Paris sans leur en avoir demandé l'autorisation.
Pour sa défense, Victor Pandaveine répondit qu'il avait voulu se rendre compte personnellement de l'offre faite avant d'en référer au mouvement. Après une mise en garde, il fut autorisé à conclure l'affaire et ensuite, de la transmettre à la direction nationale du F.I.
Fort de cela, Victor Pandaveine reçoit à Bruxelles, Jacobs, son contact parisien. Ce dernier devant lui apporter un quart de million pour compléter la mensualité que le F.I. devait recevoir suite aux premiers accords.
Cependant, cela ne se passa pas comme prévu. En effet, "J'ai rencontré ce Jacobs qui m'apprit que son chef avant de terminer définitivement l'affaire désirait me parler afin de liquider certaines questions de détail."
Résultat des courses, Paindaveine doit à nouveau se rendre à Paris où, il toucherait les 250 000 francs français qui ne lui avaient été apportés.
Avant de se rendre à Paris, Victor Paindaveie doit rencontrer "Nicolas", le responsable national du F.I. Malheureusement, il ne rencontre que son courrier qui lui transmet un mot qui l'informe que "Nicolas" est dans l'impossibilité de le voir du fait des difficultés et des dangers rencontrés à Bruxelles en particulier.
C'est pourquoi, "Nicolas" le prie de conduire toutes les affaires au mieux. Victor Paindaveine retourne donc à Paris pour terminer cette affaire de subsides sans se douter qu'il est tombé dans un piège tendu par l'Abwehr.
A son arrivée Gare du Nord, il est arrêté et conduit à la prison de Fresnes où, il est interrogé. Victor écrira à ce sujet : "Au cours des interrogatoires qui suivirent, je niai malgré les coups, appartenir au F.I. et de m'occuper d'espionnage, de sabotage, de publications clandestines. Je reconnus avoir simplement recherché de l'argent pour le compte d'une petite organisation clandestine intitulée "Parti socialiste wallon" qui s'occupait de venir en aide aux familles des prisonniers politiques. Le texte de ma condamnation que j'ai ramené avec moi d'Allemagne, déclare : "L'accusé V. Pandaveine est condamné à 18 mois de prison à cause de sa participation à une organisation interdite."
Par la suite, il est transféré en Allemagne dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie à Hagen où, il reste emprisonné jusqu'à l'arrivée des américains le 15 avril 1945.
A partir de cette date et jusqu'à son retour en Belgique le 29 mai 1945, Victor Paindaveine s'occupe du rapatriement des prisonniers belges dans leurs foyers. De retour en Belgique, il continue à s'occuper du rapatriement de ses compatriotes. A partir d'août 1945, il succède à Paul Van Zeeland au poste de Directeur général au Rapatriement. Fonction qu'il occupera jusqu'en janvier 1948, date à laquelle, le Comité belge au rapatriement sera dissous définitivement.
Mais dès son retour en Belgique, Victor Paindaveine fut accusé par le F.I. de trahison. Suite à un mot de Despy entrevoyant la possibilité d'utiliser les compétences de Victor Paindaveine au sein du P.C. un fragment de rapport[sic] contenu dans un dossier au nom de notre trazegnien dit, en autres :
- que cela impose une enquête minutieuse vu que son arrestation est due "à un acte d'indiscipline caractérisé",
- qu'"il se serait sérieusement dégonflé en prison",
- qu'il aurait sollicité l'intervention de De Man ou des gens de son entourage pour être libéré,
- qu'il "aurait adopté une attitude hostile à la position de lutte du Parti adoptant la prudence couarde d'une bonne partie des militants socialistes".
L'auteur dont le nom et la signature n'apparaîssent au bas de cette note souligne qu'il n'a pas pu vérifier minitieusement ces renseignements donnés lors de "l'illégalité". Il termine sa note en indiquant que si Paindaveine est utilisable, il pourrait être repris au F.I. "où à certains moments, il a fait de l'excellent travail". Il estime également que vu son passé aux J.G.S. et d'un des fondateurs des "Faucons rouges", il serait une recrue de poid pour la Direction des Jeunesses Communistes. Mais, à condtion d'avoir des apaisements sur son engagement politique.
Concernant ces accusations , Victor Paindaveine y a répondu comme vous avez pu le lire plus haut dans la relation de son arrestation et de son incarcération.
Après son retour de captivité, il réside au N° 5 de la rue de Courcelles à Trazegnies.
Par la suite, Victor Paindaveine reprend du service au F.I. Mais, son état de santé laisse à désirer. Cela lui vaut plusieurs mois de convalescence. A la même époque, il est Directeur au Rapatriement.
Comprenne qui pourra ?
Par la suite, il reprend son métier d'enseignant. Ce faisant, il crée une école libre non-confessionnelle, l'Ecole de Plein Air à la rue Dieweg, N° 65 à Uccle dont, il sera le directeur jusqu'à sa retraite.
Quant à sa vie privée, Victor Paindaveine a épousé en seconde noce Simone Reumont, administratrice de société.
Bibliographie
Paindaveine, Victor
Ni fascisme, ni capitalisme! : les jeunes socialistes devant la guerre actuelle
. - La Louvière : Labor, 1940
. - 24 p.
Sources bibliographiques sommaires
Centres de documentation :
CArCoB - Centre des Archives communistes en Belgique
rue de la Caserne, 33
1000 Bruxelles
Téléphone : 02/513 61 99 et 02/513 15 83
http://www.carcob.eu
Dossier Victor Paindaveine
Service des Victimes de Guerre Square de l'Aviation , 31
1070 Bruxelles
+ 32 2 528 91 00
contact : aos_avg@arch.be
Dossiers Jules Avaux N° 773.059 - Dossier Jules Avaux FC 20 550 et Dossier Jules Avaux N° 622612/2684/2688 : Pro Justicia Interrogatoire Paindaveine
Institut Emile Vandervelde (IEV)
Centre d'archives
boulevard de l'Empereur 13
1000 Bruxelles
+ 32 548 32 12
Contact : bibliothe@iev.be
Photographies Victor Paindaveine
Ghenne, J.-C.
Le rapatriement des prisonniers politiques belges des camps de
concentration : Mémoire de licence en Histoire inédit
. - Liège : Université
de Liège, année académique 2001-2002
. - Victor Paindaveine p.45.
Gotovitch, José
Du rouge au tricolore : les Communistes belges de 1939 à 1944 :
un aspect de l'histoire de la Résistance en Belgique
. - Bruxelles : CarCob, 2018
Maerten, Fabrice
Du murmure au grondement : la Résistance politique et idéologique dans la Province de Hainaut pendant la Seconde Guerre mondiale (mai 1940 -septembre 1944)
. - Mons : Hannonia, 1999
. - 3 vol. (1176 p.)
. - Léona Motquin : pp. 126-127
. - Victor Paindaveine : pp. 126-127
Poty, Francis et Delaet, Jean-Louis
Charleroi
.- Charleroi: Présence et action culturelles, 1985
Reproduction partielle pour le texte autorisée à condition de citer la source. Pour la reproduction des documents photos, l'autorisation est à demander à l'Insitut Emile Vandervelde à Bruxelles
Pourquoi écrire un article évoquant la mémoire de Samuel Herssens (né et ayant vécu une bonne partie de son existence à Bruxelles) dans la rubrique "Le Père Historic" qui traite des personnalités de l'Entité de Courcelles passées et actuelles ?
N'en déplaise aux esprits chagrins, il m'a semblé utile d'écrire un article le concernant en prenant compte du fait qu'il est décédé à Souvret où, il a résidé plus de 10 ans. De plus, il était le second époux de la militante communiste souvrétoise Léona Motquin(1).
Outre cela, il faut savoir que Samuel Herssens connaissait Victor Paindaveine(2), premier époux de Léona Motquin, Jules Avaux(3) et Fernand Lefebvre(4), militants communistes originaires de Courcelles. Sam a également côtoyé les frères Georges et Henri Glineur. Surtout Henri dont, il fut un des compagnons de captivité à Buchenwald.
Fils naturel de Césarine Herssens, ouvrière fourreuse, Samuel voit le jour à Bruxelles le
dimanche 8 mars 1905.
De
sa petite enfance et son enfance, nous ne savons rien. D'après nos recherches, il semble que Sam Herssens n'y est jamais fait allusion.
Samuel est scolarisé jusqu'au 4ème degré de l'enseignement primaire. A
l’âge de 13 ans, il perd sa maman. A 13 ans et demi, il entre en apprentissage chez un typographe bruxellois et se qualifie.
Membre du syndicat "Association des Typographes de Bruxelles" et influencé
par Georges Van Den Boom (5), Samuel s’inscrit à la Jeunesse
Communiste (J.C.) Lors d'une grève des typographes en 1925, il s'inscrit et et milite au Parti
Communiste (P.C.) à Schaerbeek. Cependant, Samuel refuse la proposition d'entrer à l’École ouvrière supérieure (EOS) du P.O.B.
Par la suite à cause de son activité syndicale et de ses opinions politiques, Samuel change plusieurs fois d'employeurs. Il cesse de pratiquer son métier de typographe en 1928.
N’adhérant
pas aux idées trotskistes, il reste dans la mouvance « Jacquemotte »
et intègre le Comité fédéral bruxellois du P.C. en 1928. Il y assume la responsabilité du travail syndical.
Ce qui le conduit à
se rendre en U.R.S.S. pour intégrer l’École léniniste de Moscou - Section romane et suivre les cours de formation des cadres du P.C. Samuel réside à Moscou de janvier 1929 à octobre 1932.
Pendant son séjour en U.R.S.S., Sam suit une formation militaire obligatoire d'un mois dans l'Armée rouge. Il travaille également au secrétariat de l'Internationale Communiste (I.C.) où, il s'occupe de la Belgique. Il travaille principalement avec le camarade Manouilski. A l'I.C., il rencontre, entre autres, Maurice Thorez, grand communiste français.
A son retour en Belgique un soir d'octobre 1932 n'ayant pas de famille pour l’accueillir, Sam Herssens loge à l'hôtel. Le lendemain, il rencontre le secrétaire du Parti de l'époque Henri De Boeck. Ce dernier l'informe que dès le lendemain, il devient le seul et unique rédacteur de l'hebdomadaire "Le Drapeau rouge dimanche", hebdomadaire fondé et dirigé par Joseph Jacquemotte (6).
Sa tâche n'est pas de tout repos surtout qu'il est seul à la manœuvre et qu'il doit suivre le rythme infernal de Jacquemotte qui pouvait faire changer la une et ou le contenu à la dernière minute.
En
1934, Sam revient à la Fédération Bruxelloise à mi-temps en
intégrant le Secrétariat fédéral. Il devient ainsi le secrétaire
du Secrétaire du Parti communiste, Joseph Jacquemotte. Sam sert
surtout de tampon entre Joseph Jacquemotte et Xavier Relecom, le Secrétaire
d'organisation. Ce dernier se charge de former Sam pour la réalisation de ses tâches administratives.
Mais, le soir, Sam fait office de permanent. Apparemment, cela consiste essentiellement, à encadrer les membres du P.C.bruxellois (particulièrement sectaires ) qui se rendent tous les soirs à la Maison du Peuple pour houspiller les socialistes.
En 1938, Sam est chargé par le Comité central de créer la première école permanente de 3 mois du P.C. Il accomplit sa tâche à la grande satisfaction du Parti et des élèves.
Lors de la montée du rexisme, Sam participe avec l'U.S.A.F., les Jeunesses communistes, les Jeunes Gardes socialistes, .... à des petits combats de combats de rue les opposant aux militants rexistes. Mais, Sam se rend compte que cela ne donne pas grand chose et qu'il vaut mieux combattre le rexisme en l'affrontant sur le plan idéologique.
C'est pourquoi, Sam est chargé de négocier avec le P.O.B. afin de mettre sur pied une action d'envergure à l'encontre du mouvement rexiste. Après de nombreux palabres, Sam obtient un accord pour saboter une grande messe rexiste qui doit avoir lieu au Palais des Sports de Bruxelles.
Ils sont 5 à 6000 manifestants à se diriger vers le lieu de rassemblement rexiste. Le mot d'ordre chez les communistes est non pas de manifester devant le Palais des Sports mais bien, d'y entrer. Le seul hic est qu'il faut être en possession d'un carton d'invitation.
Qu'à cela ne tienne, Sam Herssens y a pourvu en faisant imprimer 5 000 faux cartons d’invitation. C'est ainsi qu'un grand nombre des manifestants communistes et autres purent entrer dans le Palais des Sports avant que le service d'ordre mis pour filtrer les entrées ne se rendent compte de la supercherie
Une fois 1000 à 1500 manifestants anti-fascistes à l'intérieur, c'est la bagarre,"une bagarre à tout casser".
Le leader des rexistes, Léon Degrelle portera plainte au pénal contre Samuel Herssens pour faux et usage de faux. Ce dernier est condamné à 10 mois de prison et à une suspension de 20 ans de ses droits civils et politiques. Droits qu'il récupérera après la guerre.
Suite à la signature à Moscou le 23 août 1939 du Pacte germano-soviétique de non-agression, la parution de "La Voix du Peuple" est interdite en Belgique. Les communistes de chez-nous sont traités de vendus et de traîtres. Des défections ont lieu au sein du P.C.
Des communistes sont arrêtés et certains d'entre-eux passent dans une semi clandestinité. C'est le cas Sam qui change régulièrement de logement et collabore à la sortie de plusieurs publications semi-clandestines du Parti. Quant au matériel d'imprimerie, il voyage de planque en planque afin d'éviter qu'il soit saisi par les autorités belges.
La veille de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes, Sam est arrêté par la police belge alors qu'il est occupé à relire et à corriger les épreuves du journal clandestin "Le 1er mai" en prenant un verre avec le camarade Anton Béréï(7)dans un café bruxellois, "L'Altitude 100".
Nous sommes le 9 mai 1940 vers 18h-18h30. Les deux hommes ont été dénoncés soit par le bistrotier ou un client qui voyaient en eux des membres de la fameuse et ténébreuse "5ème colonne".
Les deux comparses sont amenés par deux agents et un commissaire de police au commissariat central de Forest et gardés pour la nuit. Le 10 mai vers 5 heures du matin, c'est de sa cellule que Samuel entend les premiers bombardements de Bruxelles par l'armée allemande.
Le 15 mai 1940, il est sorti de sa cellule et envoyé en France (Ariège) au camp de prisonniers de Vernet avec d'autres responsables et militants communistes. Sur la photographie ci-dessous prise à l'occasion de la libération du camp, Samuel Herssens se trouve assis au 2ème rang en partant du bas et à la 4ème place en partant de la droite de la photo.
Au cours de sa détention, il participe à l'organisation de la solidarité ainsi qu'à l'éducation et des loisirs des prisonniers. Après deux mois, Sam et ses compagnons d'infortune sont libérés et rapatriés en Belgique. Et, le camarade Herssens reprend sa vie d'avant.
Enfin, plus ou moins car, il vit dans une semi-clandestinité. En outre, le Parti ne sachant plus le payer, Sam est devenu chômeur. Cependant, il continue à assumer ses fonctions et est devenu un des trois secrétaires généraux que le Parti en ces temps de crise a mis en place.
En juin 1941, Sam entre, comme bien d'autres camarades, dans la clandestinité après que la Gestapo se soit rendue à son domicile pour l'arrêter. Heureusement pour lui, il n'était pas chez-lui.
Après le 22 juillet 1941, il dirige la Fédération communiste de Charleroi sous le pseudonyme de "Samuel Legrand". C'est ainsi qu'il fait la connaissance du couple Victor Paindaveine - Léona Motquin dont l'union bat de l'aile. Le couple divorcera en 1942.
A Charleroi, sa mission est de réorganiser le P.C.B. carolo et d'organiser les Partisans avec l'appui de deux roviens : Georges Glineur(8) et Raoul Baligand(9) ainsi qu'un dénommé Desnos. Il participe aussi à la publication du journal clandestin "L’Étincelle".
Lors de sa présence dans la cité carolo et à son instigation eut lieu le 1er mai 1942 à la Ville haute de Charleroi une grande manifestation patriotique qui connut un beau succès de masse et un certain retentissement au niveau régional. En 1942, il devient membre du Comité central du P.C.B. Il le restera jusqu'en 1954.
Ensuite, le Parti l'envoie à Liège où, Sam prend le pseudonyme de "Fortin". Tout comme à Charleroi, sa mission est de réorganisé le Parti et d'organiser les Partisans. Il participe également à la parution du journal clandestin liégeois "Liberté". Plus tard, il rendra hommage au courage des résistants liégeois tout en soulignant leur insouciance et leur manque de discrétion quant aux actions militaires accomplies.
Sam, ayant permis au responsable de la diffusion de la publication "Liberté" de porter une arme, sera sanctionné par le parti et envoyé en mission à Huy en juillet 1943. Sa présence dans la cité hutoise sera de courte durée. En effet, douze jours après son arrivée, il est appréhendé par la Gestapo ayant été trahi par son courrier.
Ce dernier était un jeune femme d'une vingtaine d'année (nom de code "Odette") arrêtée alors qu'elle circulait à vélo et transportait un message de Sam destiné à un autre membre du réseau de résistance. Plus tard à l'évocation de l'incident, Sam dira simplement et sans ressentiment que la coursière était jeune et qu'"un peu de terreur et quelques claques sur la figure ..." avaient eu raison de sa volonté.
C'est pourquoi à l'heure du rendez-vous prévu entre Sam et sa coursière le vendredi 26 juillet 43 à 19 heures, ce dernier eut le déplaisir de tomber sur quatre hommes armés qui l'attendaient pour l'arrêter. Heureusement, Sam put se débarrasser des documents en sa possession.
Dans un premier temps, il est amené au siège de la Gestapo à Liège où, il est brutalisé. Le lendemain à 7 heures, il est emmené à la prison Saint Léonard (Liège) où, il est introduit dans un bureau. Là, il est invité à prendre place dans un fauteuil pour discuter tranquillement en dégustant un verre. Verre que Sam refuse. L'ambiance semble plutôt bon enfant. Ses interlocuteurs sont joyeux et parlent beaucoup. Le thème de la conversation est l'arrestation par la Gestapo de la direction du P.C.B. (Joseph Leemans, Pierre Joye, Xavier Relecom (10) et Jacques Van Den Boom) et que grâce à cela, ils sont maintenant en possession de "tout".
En effet, le quatuor a conclu un pacte avec l'ennemi en échange de la vie sauve et a livré des informations sur l'organisation du P.C. et sur ses membres. Les
quatre renégats avaient également demandé, aux Partisans
communistes de déposer les armes en leur assurant qu'il n'y aurait pas
de représailles. Arrêté et conduit au fort de Brendonck pour être interrogé, Jacques Grippa (11) apprit la forfaiture et réussit malgré son incarcération à faire connaître cette information parmi les prisonniers communistes emprisonnés à Brendonck dont Sam Herssens en leur disant de ne pas collaborer avec l'ennemi et que la lutte armée devait se poursuivre. L'info parvint également à l'extérieur des murs.
Il est précisé à Sam qu'aucun dirigeant du P.C. n'a été brutalisé et qu'il lui est simplement demandé de confirmer leurs dires. Et, s'il accepte de collaborer, il sera considéré comme sur le même pied qu'eux. S'il ne le fait pas, il sera fusillé. La réponse de Sam est sans détour : il n'a rien à déclarer.
Comme, il ne veut pas parler, Sam est battu. Les coups s'arrêtent quand arrive un dénommé Paquet entre dans le bureau est informe les tortionnaires de l'identité de Sam et de son appartenance au P.C.B. et qu'il est allé en U.R.S.S. plusieurs années. De fait, Paquet connaît Sam car, il a travaillé avec lui à Charleroi. Alors, Sam confirme seulement son identité et l'interrogatoire est terminé. et Sam ramené en cellule. Ce soir-là à 22 heures, une voiture vient le chercher et il est conduit à la Gestapo de Bruxelles où, il passe la nuit.
Le lendemain à 10 heures, il est interrogé par un dénommé Vits et un deuxième larron. Une femme-interprète assiste à l'interrogatoire. Pour convaincre Sam de parler, on lui montre les cartes d'identité de Relecom, Joye,... Il lui est dit que Relecom est en liberté surveillée et qu'il doit arriver d'un moment à l'autre à la Gestapo car, il collabore à la liquidation de ce qui reste du Parti communiste, etc...
Invité à parler de ce qu'il sait et de ses contacts, Sam répond : "Je n'ai rien à vous dire, vous savez qui je suis, j'assume la responsabilité des actes que mon Parti a posé contre vous." Alors, commence à pleuvoir les coups, les promesses de liberté surveillée, les menaces d'être fusillé. Après deux heures de ce "petit jeu", ils le menacent de le conduire à Brendonck, ce qu'ils font.
Arrivé à Brendonck, Sam est immédiatement conduit à la chambre de torture où, l'attendent trois hommes : un instructeur et deux SS. Les questions posées à Sam sont plus précises : les rendez-vous, les liaisons,...
Sam raconte : " L'interrogatoire devient mouvementé. A tour de rôle, ils frappent à coup de poing, à coup de nerf de bœuf. Je me rends tout de suite compte qu'ils ne connaissent pratiquement rien de Huy. Ils connaissent une chose précise, c'est que ma liaison supérieure c'est Bonenfant. Voici mon système de défense pour Huy. Je suis secrétaire à Huy (ils le savaient par Odette). Je ne suis à Huy que depuis quelques jours. Je me suis occupé surtout de faire mon installation personnelle. A leur demande et après force coups je donne une adresse fantaisiste de mon logement illégal. Ils ne veulent pas croire que j'ai établi qu'une seule liaison, mais je la maintiens. Je déclare que c'est un certain Charles devait travailler avec moi."
Mais, Sam dit ne pas connaître le nom exact de son contact, que celui-ci l'avait aidé à trouver un logement et qu'ils avaient très peu parlé entre eux. Qu'ils auraient du se rencontrer à nouveau mais, que lui Sam n'avait pas encore fixé de rendez-vous. Cela aurait du se faire par la suite par l'entremise d'Odette mais,...
Et, la ronde des questions reprend : quel est le nombre de partisans hutois, ... Pour le nombre de partisans hutois, il donne un chiffre fantaisiste et gonflé. Quel était son prochain rendez-vous avec Bonenfant ? Pendant une heure, Sam se laisse battre refusant de donner son prochain rendez-vous et donne une date fantaisiste fixée trois jours avec le rendez-vous réel. Il indique à ses bourreaux qu'il doit voir Bonenfant devant le Théâtre de Huy le samedi à 10 heures.
Laissons maintenant la parole à Sam Herssens : " Dans l'état où j'étais après les brutalités, ils ont accepté et m'ont conduit en cellule où, je suis resté deux mois. Le lendemain 29 juillet, nouvel interrogatoire par Max, le grand spécialiste comme, il s'est présenté. Torture de toute de "courtoisie". Je l'ai toujours considérée comme une manœuvre politique pour diviser es militants arrêtés, provoquer ainsi une désagrégation de nos rangs et amener peut-être par la rancune [sic] des aveux spontanés... Je rentre dans le bureau. Max me reçoit souriant et me dit Herssens, je n'ai pas du tout envie de pratiquer la terreur contre toi je te crois suffisamment intelligent pour comprendre ce que je vais te dire et répondre à mes quelques questions.Il ouvre alors une grande valise remplie de paperasses et me dit tu vois que je suis documenté et je le dois en grande partie à tes chefs qui m'ont aidé dans ce domaine... Puis, il me sort un schéma de l'organisation très bien fait".
Sam se rend compte que ce schéma reflète bien la structure du Parti, les différentes fédérations, ... Max montre même à Sam où, il se situe sur le plan. Sam regarde le plan avec intérêt et c'est lui qui pose des questions à Max concernant ce document : ce document est-il bien réel car, dit-il à Max qu'il est peu au courant. Qui l'a aidé à le faire ? Max répond Relecom, Colin et Joye qui avaient compris que sans direction, le Parti était perdu car, il n'y avait plus personne capable de le diriger et qu'il valait mieux que les troupes rendent les armes plutôt que d'agir en ordre dispersé et sans espoir. Son laïus terminé, Max demande à Sam ce que lui en pense. Sam lui répond :"Je n'en pense encore rien..."
Max lui montre un livret avec avec le nom des dirigeant du Parti et des noms de Partisans armés. Il lui montre le nom de "Pépé", le représentant du Komitern et lui demande s'il le connaît ? Sam répond non. Max lui tiens un discours sur "Pépé" disant qu'il est très malin mais, qu'il se fera prendre car, son courrier, qui a été identifié, est filé discrètement.
Max montre encore divers documents à Sam et lui donne à lire une déclaration signée par Bastien où, figurent les noms, surnoms et indications précise sur plusieurs Partisans armés. L'interrogatoire se poursuit et Max lui demande de lui livrer Bonenfant. Sam lui répond qu'il lui a déjà dit? Max parut satisfait de sa réponse et le renvoya en cellule.
Sam passera 11 mois à Brendonck dont deux mois en cellule d'isolement s’attendant chaque jour à être réinterrogé. C'est seulement après sept mois qu'il sera à nouveau interrogé. Cet interrogatoire portera essentiellement sur son identité, son instruction et son parcours politique. Sam est ensuite envoyé au camp de concentration de Buchenwald.
A Buchenwald , il est désigné comme « Hyginewach » (responsable de l'hygiène) du blok 65. La tâche essentielle d'un responsable de l'hygiène était LA CHASSE AUX POUX. La découverte de cet hôte indésirable, pouvant être porteur des germes du typhus exanthématique, donnait au porteur le droit de prendre une douche.
C'est pourquoi, certains n’hésitaient
pas à troquer une cigarette ou un morceau de pain pour obtenir un
pou afin de bénéficier de ce rare "privilège". (Témoignage de Sam Herssens).
Dans un premier temps, Sam ne put recevoir de colis car, il avait été déporté sous son pseudo de Fortin. C'est un prisonnier allemand qui, en cachette, rectifia le tir en modifiant son nom dans les registres.
A Buchenwald, Sam Herssens faisait partie, avec Jacques Grippa, Henri Glineur et bien d'autres, du réseau de résistants existant dans le camp, "Le Comité international Clandestin" (ILK) . Réseau qui se composait de prisonniers allemands, français, russes, polonais, tchèques, ...
Sam avait la responsabilité des armes cachées sous le plancher du block 65. Ces armes entraient en pièces détachées dans le camp par l'infirmerie. Ensuite, elles étaient cachées dans un deuxième temps au block des tuberculeux où, les SS entraient rarement par peur de la contagion. Par après, les armes étaient remontées et ensuite, cachées dans des planques à différents endroits du camp.
Les actions de sabotage menées par la résistance interne du camp s'effectuaient dans les usines environnantes travaillant notamment pour la construction de V1. Sabotages encouragés par des soldats de la Wermarcht chargés de la surveillance des prisonniers et qui ne voulaient plus retourner au Front (Témoignage de Sam Herssens). Une des consignes données aux travailleurs forcés de ses usines étaient de travailler mal et au ralenti.
Après la guerre, il fut demandé à Sam Herssens de dire comment , il avait tenu le coup à Buchenwald. Sa réponse fut : "Mon idéal politique, ma foi dans la victoire des Alliés et dans la chute du fascisme me furent d'un grand soutien, ainsi que la solidarité des camarades, surtout des camarades allemands".
Sam rentre en Belgique en mai 45 et reprend ses activités au sein du P.C.B. Il reprend pendant un an la direction de l’École centrale du P.C.B. Cette année-là, Léona Motquin et Sam se mettent en couple.
Suite à la mise à l'écart de Xavier Relecom, Secrétaire général du P.C., il le remplace comme député à la Chambre. En effet, le camarade Relecom a été démis de ses fonctions au sein du P.C.B. pour avoir pactiser avec l'ennemi.
Xavier Relecom dut également démissionner de son poste de conseiller communal.
Présent sur les listes électorales pour les législatives de 1946, Sam conservera son mandat de député et sera réélu aux législatives de 1949. Son mandat parlementaire ne sera pas renouvelé lors des législatives de 1950.
Au sein du Parti, le camarade Herssens devient membre du Bureau politique (1946-1954) et Secrétaire de la Fédération du Brabant (- 08/1951). En outre, il est le responsable de l'éducation politique au sein du P.C.B.
En 1946 et 1947, il dirige l’École centrale du Parti communiste avec Léona Motquin.
Dans les années 1950, Sam Herssens et Léona Motquin sont domiciliés au n° 52 de l'Avenue Chazal à Schaerbeeck et ils se marient en 1951. Tout comme Léona, c'est la seconde fois que Sam dit "oui" devant un bourgmestre. En effet, Sam s'était déjà marié en 1933 à une française, Lucienne Lesaint. La même année, leur fille unique prénommée Claudine vint au monde..
Lors de la Fête du Travail du 1er mai 1951, Sam est de la partie et défile au milieu de centaines de militants et sympathisants communistes. A cette occasion, il s'adressera à la foule présente de la tribune officielle où, il est entouré du gratin du P.C.
En 1954, Sam participe au Congrès de Vilvorde et n'est pas réélu au Comité central du Parti. Mais, ce n'est pas ça qui le chagrine. Ce qui le chagrine se sont les positions et les orientations politiques prises par le P.C.B. à cette occasion.
De moins en moins en phase avec le P.C.B., il continue son petit bonhomme de chemin comme secrétaire de la Fédération brabançonne du Parti communiste et en tant que rédacteur du journal "Le Drapeau rouge".
Au Congrès du Parti à Huy en 1957, sa candidature au C.C. n'est pas retenue suite au motif évoqué par Timmermans représentant la direction du Parti disant que Sam était contre la ligne du Parti. Ce qui semble avoir interloqué les camarades hutois qui connaissent bien Sam. Sam demande donc que le C.C. demande à Timmermans sur quelles preuves et quelles fautes, il base son accusation (Courrier du 13/04/1957).
En effet, Sam se défend en précisant qu'il est d'accord avec la ligne du Parti comme définie lors du XIe Congrès du Parti. Mais, qu'il est en désaccord avec certaines pratiques "inadmissibles" ayant précédé ce congrès et ayant eu cours pendant le congrès dans le seul but de favoriser la désignation de certaines personnes aux postes de direction du Parti.
Sam précise également qu'il n'est pas opposé aux thèses du XIIe Congrès car, les remarques qu'il avait faites au cours des discussions préparatoires pour le projet des thèses à développer au-dit congrès, avaient été largement approuvées lors des amendements adoptés par le congrès de la Fédération bruxelloise.
Il pose alors la question suivante : "les militants peuvent-ils ou doivent-ils réfléchir à des événements nouveaux après que des thèmes ont été établis ? Si pour cela, ils sont taxés d'être contre la ligne du parti, comment peut fonctionner la démocratie interne du Parti?
Après le XIe Congrès du Parti communiste, les militants de la section locale de Schaerbeck ont demandé à Sam Herssens de les rejoindre. Malgré qu'il soit démoralisé suite au congrès, Sam accepte. Pendant deux ans, il milite à la base comme secrétaire de cellule et secrétaire de section. L'assemblée générale du P.C. de Schaerbeck rendra hommage à son travail et à son engagement en le désignant par 25 voix sur 28 membres présents comme leur représentant au XIIe Congrès du Parti alors que Sam a été la cible d'une campagne de dénigrement de la part d'une "camarade" de cellule.
Finalement, Sam démissionnera de ses fonctions au sein du P.C.B. en 1964 pour suivre le camarade Grippa partit fondé le Parti marxiste-léniste de Belgique de tendance pro-chinoise. Cependant, Sam n'y assumera aucune fonction.
Dans un courrier adressé aux instances du Parti communiste daté du , il donne les raisons de sa démission. Il écrit, entre autres, que le Parti s'est détaché des idéaux communistes en abandonnant la lutte des classes et en ressemblant de plus en plus à un parti social-démocrate cf le Parti socialiste.
Il reproche également aux instances du P.C.B. le manque de démocratie interne et les luttes intestines pour le pouvoir. Il écrit également qu'il est honteux de dénigrer des camarades qui ont combattu et ou ont été incarcérés dans les camps de concentrations pour les évincer des niveaux de pouvoir du Parti.
Sam Herssens suivra son camarade Jacques Grippa dans son aventure marxiste-léniniste pro-chinoise mais, n'occupera aucun poste au sein du nouveau parti.
Son épouse et lui termineront leurs vies dans la maison familiale de Léona au n° 70 de la rue Neuve à Souvret. Sam y décédera le 2 juillet 1972.
Mais au fond, qui était réellement Samuel Herssens dans la vie quotidienne ?
Il donne lui-même la réponse tout au long de sa carrière politique à travers différents C.V. qu'il a du rédiger à l'attention de la direction du P.C.B.
Contrairement à ce que nous affirmions dans la première partie de sa biographie parue dans le " Ki, Kwa, Où " du mois de septembre, Sam Herssens a donné quelques indications quant à sa jeunesse dans un document manuscrit intitulé "Autobiographie" (04/09/1954)
Il écrit qu'il vient d'un milieu modeste et que sa mère l'a mis en pension. Qu'il a connu la pauvreté surtout pendant le première mondiale. Il précise également que suite au décès de sa mère, il n'a pas terminé le 4ème degré de l'enseignement primaire.
Sam est un homme modeste qui dit vivre humblement et se contenter de plaisirs simples. Il pense être honnête et s'est toujours interdit l'ironie, les jeux d'argent, les emprunts, la vie facile et désordonnée.
Il estime que ses fonctions au sein du P.C. l'ont coupé de la masse, c'est à dire du monde du travail. Il dit également qu'il n'a pas toujours à la hauteur dans l'exécution des tâches et des missions qui lui ont été confiées mais, qu'il a toujours fait de son mieux.
Victor Paindaveine (Trazegnies, 27 mai 1909 - Etterbeek, 17 février 1987) : Membre du P.O.B.
et président des "Jeunes Gardes Socialistes" de Trazegnies, il entre
dans la clandestinité en 1942 et adhère au P.C.B. Premier époux de Léona
Motquin.
2. Jules Avaux : voir "Ki, Kwa, Où", 14e année, n° 150-151, 01 et 02/2022
4. Jacques
Van Den Boom (Gand,11/12/1895 – Bruxelles,
21/06/1978) – Membre fondateur du Parti Communiste de Belgique
(1921) – Rédacteur avec Jacquemotte de l’hebdomadaire communiste
« Le Drapeau rouge » avant Sam Herssens
5. Joseph
Jacquemotte (Bruxelles, 22/04/1883 - 11/10/1936) - Membre fondateur
et dirigeant du Parti Communiste de Belgique. Il fut le fondateur et
directeur des journaux suivant dans l'ordre :" L'Exploité",
"Le Drapeau rouge" et "La Voix du Peuple".
6. Anton Béréï (Budapest [Hongrie], 09/11/1900 - 28/01/1979 ) -
Représentant secret du Komintern (c'est--à-dire "L’œil de
Moscou") et instructeur de l'Internationale communiste en
Belgique. Après son arrestation à Bruxelles, il est envoyé
également au camp de prisonniers de Vernet dont, il réussit à
s'échapper pour rentrer à Bruxelles en juillet 40. Il a pris une
part active à la vie politique du P.C.B. dont, il avait , il faut le
dire, le contrôle quasi absolu.
7. Xavier Relecom (Anvers, 06/06/1900-Bruxelles, 22/11/1972) : Homme politique communiste. Devenu le n° 1 du P.C.B à partir de 1939, il sera arrêté en juillet 1943 et détenu par les allemands au fort de Brendonck avec trois hauts dirigeants du Parti. Ils pactiseront avec l'ennemi en échange de la vie sauve. Malgré cela, deux d'entre eux furent fusillés quelques temps plus tard lors de représailles. A la fin de la guerre, il sera démis de ses fonctions au sein du P.C.B. pour faits de collaboration avec l'ennemi. Mais, c'est bien des années plus tard que ces faits seront portés à la connaissance du public. Il quittera le P.C.B. dans les années 60 pour adhérer au Parti communiste marxiste-léniniste de Grippa.
8. Georges Glineur (Ostricourt, 08/12/1911- Courcelles, 03/10/1997) : Homme politique communiste courcellois. Élu conseiller communal à Courcelles, il le restera jusqu'en 1988. Il sera même Échevin des Travaux Publics de 1964 à 1970. Il sera également député (1946-1971 et 1979-1981). En 1993, il déclara que c'était lui qui avait crié "Vive la République" au cours de la prestation de serment en 1950 du roi Baudouin et non Julien Lahaut. Il fut également un résistant de la première heure avec son frère Henri.
9. Raoul Baligand (Roux, 04/01/1913 - Bruxelles : 28/12/1981) : Homme politique communiste et grand résistant. En octobre 1936, il part combattre en Espagne avec les Brigades internationales - section du Génie franco-belge "André Marty". Il participe à la Bataille de Madrid, la Bataille du Jarama et à la Bataille de Guadalajara. Blessé en juin 1937 dans la région de la Huesca, il est déclaré déserteur à sa rentrée en Belgique. Il purgera 12 jours de prison militaire avant de repartir en Espagne où,il accède au grade de capitaine et sera blessé une seconde fois. Il participera à la Campagne des 18 jours en Belgique et rassemblera des armes qu'il cachera au cimetière de Roux. Raoul Baligand rejoindra la résistance en juin 1941. A son actif, entre autres, une action de commando au Charbonnage du Bois du Cazier où, lui et ses hommes emportèrent plusieurs centaines de kilos de dynamite. Pour son rôle dans la Résistance, Baligand recevra la Sylver Star, l'Ordre de l'Empire britannique, l’Étoile rouge et fait Commandeur de l'Ordre de la Couronne. Au point de vue politique, il a fait partie du Comité directeur du P.C.B. (1943-1954). Il fut également député (1946-1949) et Conseiller communal à Gilly (1946-1952).
10.Henri Glineur (Roux, 13/03/1899 - Jumet, 28/01/1978) : Homme politique communiste rovien. Il fut député puis, sénateur. Il fut également nommé bourgmestre de Roux (1947-1950). Résistant de la première heure avec son frère Georges, il fut arrêté et déporté à Buchenwald où, il continua la lutte contre les nazis.
11. Jacques Grippa (Grivegnée, 30/03/1913 - Forest, 30/08/1991) : Homme politique communiste. Il fit partie de la direction du P.C.B. Bruxellois avant la Seconde guerre mondiale. Il fut également un des hauts responsables de la résistance en Belgique.
Sources
bio-bibliographiques
Adrian,
Thomas
"Une
telle indifférence" : la présence communiste dans les
entreprises belges de l'après-guerre (1945-1948)
.
- Liège : Université de Liège, année académique 2014-2015
.
- p. 310
Gotovitch,
José
Du
rouge au tricolore : les Communistes belges de 1939 à 1944 :
un
aspect de l'histoire de la Résistance en Belgique
.
- Bruxelles : CarCob, 20018
.
- Samuel Herssens : p. 530
Interview
20/9/1973 concernant les Partisans Armés et le P.C.B : transcription
papier
.
- Bruxelles : Cegesoma, 1973
https://maitron.fr/spip.php?article73239, notice HERSSENS Samuel, dit
Sam. Pseudonymes : LEGRAND Samuel, FORTIN. par José Gotovitch, version
mise en ligne le 12 août 2009, dernière modification le 8 août 2010.
Herssens,
Samuel
Dossier
Samuel Herssens
.
- Bruxelles : CarCob, 1928-1957
Maerten,
Fabrice
Du
murmure au grondement : la Résistance politique et idéologique dans
la Province de Hainaut pendant la Seconde Guerre mondiale (mai 1940
-septembre 1944)
.
- Mons : Hannonia, 1999
.
- Samuel Herssens : pp. 530-531
Rikir,
Milou (Émile)
Les
parlementaires et ministres communistes et apparentés au sein du
Parlement et du Gouvernement du Royaume de Belgique, classés par
législature et par assemblée (1924-1985), Bruxelles, CArCoB, 2012,
[en ligne],
<
http://www.carcob.eu/IMG/pdf/parlementaires_du_pcb.pdf >,
(09/08/2022)
Rochette,
Gabriel et Vanhamme, Jean-Marcel
Les
belges à Buchenwald
.
- Bruxelles : Pierre De Méyère éditeur, 1976
.
- Sam Herseens : pp. 159, 299, 390
Bibliographie partielle
Espoir
de travail ? : les solutions communistes / par Sam Herssens , député
de Bruxelles. - Bruxelles : Société populaire d'éditions, [1950].
- 14 p. : ill. ; 20 x 15 cm.
Hoop
op werk ? : de kommunistische oplossingen / door Sam Herssens ,
volksvertegenwoordiger van Brussel. - Brussel : Volksuitgave, [1950].
- 14 p. : ill. ; 20 x 15 cm.
Le
programme revendicatif immédiat du Parti au service des masses
travailleuses
in
«Communisme»
01/04/1952
Projet
de loi sur la protection du fonds de commerce. Discours prononcé à
la Chambre des Représentants par M. Herssens, séance du 9 décembre
1947. - Bruxelles : Moniteur belge, 1947. - 11 p. ; 21 x 14 cm
Reproduction partielle autorisée sous réserve de citer la source à l'exception des documents photographiques qui sont la propriété du CarCob(Bruxelles)